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886. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Ce ministre, si maître dans l’art de la société, « et qui en a su si bien user, tantôt pour imposer à ceux qu’on voulait détruire, et pour les déconcerter, tantôt pour attirer à lui ceux dont on voulait se servir », le reçut assez froidement. […] L’Empereur a dit depuis qu’il avait été trompé à leur égard, que s’il avait su ce qui en était, jamais il n’aurait consenti à leur accession. […] M. de Pradt servait le tyran pour s’élever, mais il l’abhorrait ainsi que la tyrannie à laquelle il aurait peut-être su résister, s’il était jamais parvenu dans le ministère à la place éminente à laquelle il aspirait. […] Fouché, on le sait, quand le mal ne servait à rien, ne le faisait pas ; il était « bon diable », comme le disait de lui l’Empereur ; il aimait à rendre service par facilité de caractère, et aussi parce qu’on né sait jamais ce qui peut arriver. […] Esprit supérieur et courageux, il a su, seul de ses collègues, se montrer toujours au-dessus de ses fonctions et même de la faveur.

887. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

 » J’eus bien de la peine à ramener au degré de précision nécessaire ces renseignements, qui semblaient toujours avoir été pris à l’aide d’un microscope. » On ne saurait mieux dire. […] La main de l’ambassadeur ne devait pas se laisser apercevoir dans ce mouvement national, « mais il devait tout voir, tout savoir, tout diriger, tout animer. » Un archevêque, un haut dignitaire de l’Église avait paru plus fait qu’un autre pour assister et pousser à cette œuvre militante dans un pays catholique, et comme devant aussi, par son caractère, moins prêter qu’un autre à tout conflit. […] Il insulte indignement Napoléon tombé, qu’il avait flatté, au vu et su de tous, jusqu’au cynisme. […] « Monsieur Fouché, vous aviez une grande confiance en l’abbé de Pradt ; je ne sais pas si je vous ai dit de vous méfier de cet homme comme du plus grand ennemi qu’on puisse avoir ; cependant, comme je ne suis pas certain de vous l’avoir dit, je prends le parti de vous l’écrire pour votre gouverne. […] Je veux ignorer et j’ai intérêt à ignorer ce que je sais ducaractère et des liaisons de cet homme. » 41.

888. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Je ne sais si M.  […] Quand on a lu cette correspondance et qu’on a vu de quoi s’entretenaient en secret ces hommes respectables ; quand on sait de plus que, peu d’années après, M.  […] Moi qui savais qu’elle avait passé six mois nouvellement auprès de sa grande tante l’abbesse de Port-Royal, je doutai d’abord. […] Outre que je lui savais tout ce que M.  […] On ne sait s’il n’y a point d’abcès au poumon ou au foie.

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