Poe sait faire surgir ainsi, dans la cervelle de ses lecteurs, de somptueux ameublements, les paysages magnifiques et clairs du Domaine d’Arnheim. […] Usher n’ont eu, que l’on sache, d’existence réelle, même approximative. […] Le conteur sait entraîner sur une fausse piste parallèle à la vraie et ne la quitter d’un bond qu’à quelques lignes de la fin. […] Par l’intérêt, il sait saisir, abandonner, reprendre, tromper, stupéfier et accabler, allumer la cupidité, la cruelle joie de la chasse à l’homme, la soif de vengeance et la soif d’aventures, les effrois de l’horreur et la douceur lointaine du rêve. […] Et le secret de leur empire lui paraîtra résider dans l’impassibilité maintenue du poète, qui sut ne ternir d’aucune phrase cordiale la rationalité de ses plus longues œuvres.
Si l’homme avait inventé le langage et fondé la société, il faudrait savoir par où il a commencé, ce qui ne serait pas un médiocre embarras. […] Nous savons, et nous ne pouvons en douter, que les noms de lieux étaient significatifs, ainsi que les noms d’hommes. […] Il s’agit de savoir si c’est la vérité. […] Au reste, l’invention d’une langue lorsque déjà il en existe, ne prouve rien ; et je sais qu’il en est dans l’Inde qu’on croit avoir été inventées. […] Mais je ne sais pas si, en remontant plus haut, on ne pourrait pas tout concilier.
On ne sait. […] on ne sait. […] On ne sait ce qu’il est devenu. […] J’ai besoin de voir, de savoir. […] Je ne sais !