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1179. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Il savait pourtant résister dans l’occasion, car il était amoureux ailleurs ; il l’était fort en ce temps-là d’une Mme Lévesque, femme d’un avocat de ses confrères. […] Nous savons de quelle utilité sont les maîtres à danser qui, en vous faisant faire beaucoup de ronds de jambes, vous rompent, vous assouplissent et vous apprennent finalement à bien marcher. […] J’ai lu ces deux pamphlets de deux gens d’esprit si en renom, et je n’en saurais rien extraire à notre usage. […] Dès que la reine parut, une question d’étiquette s’éleva tout d’abord, c’était de savoir si la compagnie se tiendrait debout ou s’assoirait devant elle. […] On peut deviner toutefois combien son goût était purement de diction et surtout négatif, quand on sait qu’il déconseillait à Boileau son Art poétique, et à La Fontaine ses Fables, comme ne comportant par les ornements de la poésie.

1180. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Mais ce que j’ai fait, et ce que j’aurais fait en tout état de cause, j’ai beaucoup lu et feuilleté Beaumarchais, qui est l’homme le moins discret quand il parle de lui-même, et il me semble qu’à le bien écouter dans ses aveux et ses confidences familières, on en sait déjà presque assez. […] Il aimait la musique, il chantait et faisait des couplets ; il savait jouer de la guitare, de la harpe surtout, alors dans sa nouveauté, et il portait dans ces amusements cet esprit d’invention qu’il eut en toutes choses. […] Il évitait ce qui eût trop rappelé l’infinie distance ; il sentait qu’il était là pour plaire et non pour solliciter, et il savait observer une réserve, une dignité, qui ne laissait pas d’être utile. […] Il fut perdu en effet, et la dame rendit assez galamment les cent louis et la montre ; mais, par un singulier caprice, elle s’était obstinée à garder les quinze malheureux louis donnés en sus. De là bruit, plainte, parole hautaine du conseiller Goëzman, qui savait ou ne savait pas exactement tout ce détail, et qui eut l’audace de se porter accusateur de Beaumarchais comme ayant voulu corrompre son juge.

1181. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Ce n’était pas cela, c’était un héros de je ne sais quoi, un héros de l’ennui, du vide, de l’inspiration maladive de l’âme. […] Je ne sais si je me trompe, mon cher Sainte-Beuve ; mais ce ton me semble aussi nouveau dans l’épître que tendre et amical. […] si quelqu’un saura que j’ai vécu ? […] Il ne manque, pour avoir la mesure précise, que de savoir où pouvait être ce tombeau de Bianor. […] « Je ne sais trop si Gibbon ne met pas ici un peu du sien, si les vétérans lisaient l’épisode du vieillard de Tarente.

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