Nous y trouvâmes toutes les libertés et presque toutes les intelligences, des artistes et des hommes de lettres comme nous, des philosophes, des savants, des poètes : M. […] Non, l’art dramatique ne deviendra pas tout à fait ce que j’ai prédit : « Quelquechose digne de prendre place entre des exercices de chiens savants et une exhibition de marionnettes à tirades », non, mais toutes les scènes de la capitale sont fatalement destinées à se transformer en des Édens, plus ou moins dissimulés. […] Avec l’évolution des genres qu’amènent les siècles, et dans laquelle est en train de passer au premier plan le roman, qu’il soit spiritualiste ou réaliste ; avec le manque prochain sur la scène française de l’irremplaçable Hugo, dont la hautaine imagination et la magnifique langue planent uniquement sur le terre-à-terre général ; avec le peu d’influence du théâtre actuel en Europe, si ce n’est dans les agences théâtrales ; avec l’endormement des auteurs en des machines usées au milieu du renouveau de toutes les branches de la littérature ; avec la diminution des facultés créatrices dans la seconde fournée de la génération dramatique contemporaine ; avec les empêchements apportés à la représentation de pièces de purs hommes de lettres ; avec de grosses subventions dont l’argent n’aide jamais un débutant ; avec l’amusante tendance du gouvernement à n’accepter de tentatives dans un ordre élevé que de gens sans talent ; avec, dans les collaborations, le doublement du poète par un auteur d’affaires ; avec le remplacement de l’ancien parterre lettré de la Comédie-Française par un public d’opéra ; avec… avec… avec des actrices qui ne sont plus guère pour la plupart que des porte-manteaux de Worth ; et encore avec des avec qui n’en finiraient pas, l’art théâtral, le grand art français du passé, l’art de Corneille, de Racine, de Molière et de Beaumarchais est destiné, dans une cinquantaine d’années tout au plus, à devenir une grossière distraction, n’ayant plus rien de commun avec l’écriture, le style, le bel esprit, quelque chose digne de prendre place entre des exercices de chiens savants et une exhibition de marionnettes à tirades.
Nous avons une bonne traduction du Panégyrique de Trajan par M. de Sacy, Avocat au Conseil, & c’est à l’occasion de cette traduction & de celle de Démosthènes par Tourreil que la Motte dit dans une de ses Odes : Long-tems l’antiquité savante Nous recéla mille Ecrivains ; Mais des trésors qu’elle nous vante Nous avons lieu d’être aussi vains. […] Cet ouvrage bien fait & savant, est en 13. volumes in-8°., dont les six premiers renferment environ cinquante sujets de la morale chrétienne les mieux choisis & les plus propres à porter à la pratique de la vertu ; les autres contiennent les mystères, les fêtes de la Vierge & les Panégyriques, &c. […] On a dit qu’il étoit plus éloquent que savant.
Si les comédies de Congreve ne peuvent pas soutenir la comparaison avec les Femmes savantes, il faut reconnaître dans M. […] Il s’entoure de savants illustres, tels que Budéae et Lascaris, et correspond avec Érasme. […] A-t-il ajouté quelque lumière nouvelle aux travaux de l’Allemagne savante ? […] La sobriété contenue de Goldsmith, la lenteur savante et didactique de Wordsworth, la crudité âpre et impitoyable de Crabbe ne convenaient pas au poète français. […] La neige, la verdure et les torrents, combinés avec la fidélité la plus savante, n’offrent pas un attrait bien varié.