Peut-être faut-il regretter que le rythme adopté par André Chénier, dans l’ode à Fanny malade, n’ait pas une précision suffisante ; mais ce défaut, qui frappe à une seconde lecture, est à peine aperçu lorsque l’esprit parcourt pour la première fois les idées exprimées par le poète ; une sympathie rapide et involontaire ne permet pas de saisir sur-le-champ ce qu’il y a de vague et d’incomplet dans la forme que l’auteur a choisie ; et si cette ode n’est pas une œuvre accomplie de tout point, il faut reconnaître cependant qu’elle mérite de sincères éloges, car elle est d’une grande vérité.
Quelqu’un qui vient me voir, me dit que d’après des paroles qu’il a saisies dans les groupes, il craint une défaite.
Si Moliére n’avoit pas étudié lui-même les observations détaillées de l’art de parler et d’écrire, ses pièces n’auroient été que des pièces informes, où le génie, à la vérité, auroit paru quelquefois : mais qu’on auroit renvoyées à l’enfance de la comédie : ses talens ont été perfectionés par les observations, et c’est l’art même qui lui a apris à saisir le ridicule d’un art déplacé.