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456. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Il y a, en effet, une littérature qui n’a pour objet que le beau, l’utile, le grand, le vrai, le saint. […] Car rire du sérieux, rire du triste, rire des sentiments les plus délicats et les plus saints du cœur de l’homme, rire de soi-même, rire du bien, rire du beau, rire de l’amour, rire de la femme, rire de Dieu, ce n’est plus rire : c’est grimacer le blasphème, c’est grincer des dents en proférant le sacrilège, c’est profaner la poésie, c’est se griser à l’autel dans le calice de l’enthousiasme et des larmes. […] On l’appelait sur la terre la Malibran ; on l’appelle sans doute au ciel la sainte Cécile du dix-neuvième siècle. […] N’était-ce pas hier, qu’à la fleur de ton âge, Tu traversais l’Europe, une lyre à la main, Dans la mer, en riant, te jetant à la nage, Chantant la tarentelle au ciel napolitain, Cœur d’ange et de lion, libre oiseau de passage, Naïve enfant ce soir, sainte artiste demain ? […] Nous venons de voir que la première de ces conditions, un saint amour, un amour de Béatrice ou de Laure, avait malheureusement manqué à M. de Musset.

457. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il lisait en espagnol les ouvrages de sainte Thérèse, « de la grande sainte Thérèse qui fut tellement blessée de la charité de l’Époux que son cœur fut transpercé d’un glaive de joie et de douleur ». […] Ces saints hommes goûtaient trop les belles-lettres. […] Mais il ne semble pas avoir grandement profité d’une si sainte éducation. […] Fallait-il interrompre vos saintes occupations pour devenir des traducteurs de comédies ? […] Il faut bien se hasarder quelquefois : si les saints n’avaient fait que traduire, vous ne traduiriez que des traductions.

458. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Quoi de plus élevé que les narrations de l’Écriture sainte ? […] Dieu n’a jamais dit que tous les successeurs de saint Pierre seraient des saints, et il a permis qu’un de ses apôtres fût un traître. […] L’Arioste décrit l’histoire de l’invasion des Maures et des Sarrasins infidèles dans le saint empire de Charlemagne. […] « Le prélat voit la soupe, et plein d’un saint respect, « Demeure quelque temps muet à cet aspect. […] Ailleurs l’ange du seigneur descendu sur l’arche sainte, dévoile au prophète la succession des siècles, et cette vision offre un résumé succinct des merveilleux incidents de l’Écriture.

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