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298. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

L’ode est adressée à sainte Cécile, la grande musicienne sacrée du christianisme. […] Le Festin d’Alexandre, ou La Puissance de la musique, ode pour la fête de sainte Cécile, Par Dryden. […] Seulement je vous dirai que nous y sommes arrivés dans la nuit de Noël, et que nous y avons assisté, dans la chapelle royale, à la messe de minuit et aux trois saintes messes. […] Ce n’est pas la philosophie qu’il faut chercher dans cette sainte famille d’artistes chantants, c’est la nature. […] À Viterbe nous avons vu sainte Rose, dont le corps est intact comme celui de Catherine de Bologne, à Bologne.

299. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

ce n’est pas elle que j’y trouve, mais ce sont ces saintes traces toutes dirigées vers cette région supérieure qu’elle habite, etc. » « Et n’importe, s’écrie-t-il dans le sonnet suivant, avec cette intrépidité de l’amour qui préfère sa douleur même à l’oubli : « Heureux les yeux qui la virent ici-bas !  […] Ses méditations les plus saintes n’étaient que des entretiens sacrés avec l’âme de Laure. […] Sainte Thérèse l’inventait en sens inverse vers le même temps en Espagne, appliquant à l’amour divin les extases, les expressions, les images de l’amour terrestre. […] « Pétrarque, écrivait Boccace, m’enlève aux vanités de ce monde en tournant mon âme vers les choses éternelles, et il donne à mes amours un plus saint aliment. » Les deux amis se communiquaient leurs pensées : jamais deux grands hommes ne furent mieux disposés à s’aimer. […] Cette mort fut douce, poétique, amoureuse et sainte comme sa vie.

300. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Le jour n’est pas loin où, avec un peu de franchise de part et d’autre et en levant les malentendus qui séparent les gens les mieux faits pour s’entendre, on reconnaîtra que le sens élevé des choses, la haute critique, le grand amour, l’art vraiment noble, le saint idéal de la morale ne sont possibles qu’à la condition de se poser dès le premier abord dans le divin, de déclarer tout ce qui est beau, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, également saint, également adorable ; de considérer tout ce qui est comme un seul ordre de choses, qui est la nature, comme la variété, l’efflorescence, la germination superficielle d’un fond identique et vivant. […] Nous traitons avec raison de barbares les hagiographes du XVIIe siècle, qui, en écrivant la Vie des Saints, admettaient certains miracles et en rejetaient d’autres comme trop excentriques (il est clair qu’avec ce principe il eût fallu tout rejeter), et nous préférons, au point de vue artistique, la Sainte Élisabeth de M. de Montalembert, par exemple, où tout est accepté sans distinction. […] Nous croyons à la raison, et vous l’insultez ; nous croyons à l’humanité, à ses divines destinées, à son impérissable avenir, et vous en riez ; nous croyons à la dignité de l’homme, à la bonté de sa nature, à la rectitude de son cœur, au droit qu’il a d’arriver au parfait, et vous secouez la tête sur ces consolantes vérités, et vous vous appesantissez complaisamment sur le mal, et les plus saintes aspirations au céleste idéal, vous les appelez œuvres de Satan, et vous parlez de rébellion, de péché, de châtiment, d’expiation, d’humiliation, de pénitence, de bourreau à celui à qui il ne faudrait parler que d’expansion et de déification. […] Le chrétien fait partie d’une société bien plus étendue et plus sainte, qu’il doit au besoin préférer à son pays

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