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612. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Esprit ardent que l’âge n’éteint pas, mais exalte, Michelet s’est dernièrement distrait de l’histoire pour se jeter aux sciences naturelles et physiques, et le voilà respirant, suçant, pompant ces fleurs sérieuses avec une furie d’abeille déjà enivrée. […] Les jeunes gens prennent la manie des conversations sérieuses, — (C’était déjà une manie !) 

613. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Paulin Limayrac appartient, je ne dirai pas à la littérature sérieuse, mais à celle qui garde son sérieux. […] Cynique, sceptique, vindicatif comme une femme ; lâche comme un lazzarone, c’était au fond une raison sérieuse, un esprit calculateur et économe. […] Taxile Delord, qui commandite pour un tiers la vieille gaîté française au Charivari, passe pour avoir une prétention sérieuse. […] Vous et moi, nous sommes en présence d’un conflit sérieux de la critique ! […] La fortune peut prêter aux gens de lettres, sans inconvénient sérieux : l’émulation ne gagnera personne !

614. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

On n’eut plus le culte désintéressé de l’art, ni même la sérieuse passion de la gloire. […] Les écrivains, au lieu d’être les interprètes sérieux et les guides de l’opinion, devinrent ses complaisants et ses vils flatteurs. […] Ne parlons que de ce qui affecte une forme philosophique, que de ce qui ressemble à une doctrine sérieuse. […] On ne fait pas plus de la vertu sérieuse et solide avec la passion et ses délires, qu’on ne fait de l’ordre avec le désordre. […] Mais l’action n’est puissante et féconde que là où la pensée est sérieuse et forte.

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