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479. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

À côté de Monsieur, il y avait un jeune seigneur qui, en ce temps-là, était son favori : c’était le comte de Guiche, le plus beau jeune homme de la Cour, le mieux fait, hardi, fier, avec un certain air avantageux qui ne déplaît pas aux jeunes femmes, et qui accomplit à leurs yeux le héros de roman. […] Ici le roman commence, ou plutôt mille romans à la fois. […] Mme de La Fayette, qui nous donne ainsi le cadre du roman, nous met aussi dans les mains quelques-uns des fils qui agitaient et mêlaient entre eux ces jeunes cœurs : le roi plus touché qu’un beau-frère ne doit l’être, Madame plus sensible peut-être qu’il n’est permis à une belle-sœur ; entre eux deux ce goût vif, précurseur presque assuré de l’amour ; La Vallière naissante qui vient bien à point pour détourner le charme ; le comte de Guiche, en même temps, qui fait auprès de Madame quelque chose du même chemin que La Vallière faisait auprès du roi. […] Cosnac complète ici une lacune qui se trouve dans l’histoire de Mme de La Fayette, et il nous fait entrer dans les misères quand l’autre nous a donné le roman.

480. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Ils firent du roman, mais ils en faussèrent la conception supérieure, — ou, pour mieux dire, ils ne la connaissaient pas. A rigoureusement parler, le roman n’existait pas en France du temps de Diderot. […] La couleur du style est aussi absente dans cette histoire que dans les romans de Le Sage. […] … Il avait lu ses romans, ses contes et ses paradoxes, et il arlequina là-dessus. […] En métaphysique, il avait copié Bacon ; en roman, Sterne ; en drame, la Chaussée.

481. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Il goûtera les romans de M.  […] Edmond de Goncourt a écrit quatre romans tout seul. […] Mais je crois qu’il a surtout péché par paresse Ce qu’il nous a donné n’est ni un roman ni un drame ; ce sont des images découpées dans un roman, et découpées au hasard. […] D’un roman étranger, du plus russe des romans russes, d’un roman qui a paru étrange même là-bas, d’un roman presque purement psychologique, d’un roman qui a huit cents pages et qui, malgré cela, n’est pas encore trop clair, MM.  […] Sa vie de Marie-Madeleine devient une sorte de roman divin de l’amitié.

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