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1310. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Telle est cette Imogène, « si tendre aux reproches que les paroles sont des coups, et que les coups sont une mort pour elle. » Telle est Virginia, la douce épouse de Coriolan : elle n’a point le cœur romain : elle s’effraye des victoires de son mari ; quand Volumnia le peint frappant du pied sur le champ de bataille, et de la main essuyant son front sanglant, elle pâlit : « Son front sanglant ! […] Si enfin Shakspeare rencontre un caractère héroïque, digne de Corneille, romain, celui de la mère de Coriolan, il expliquera par la passion ce que Corneille eût expliqué par l’héroïsme.

1311. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Et, dans ces yeux romains, peut-être L’amour n’est pas si bien caché Qu’il ne soit facile à connaître Et qu’on n’en puisse être touché. […] « Sincerum fuit sic eorum judicium, nihil ut possint nisi incorruptum audire et elegans : eorum Religioni cum serviret orator, nullum verbum insolens aut odiosum ponere solebat. » Ceci est un beau passage de Cicéron, et ce que dit l’orateur romain des orateurs athéniens, on le dira quelque jour des journalistes de Paris, lorsque les esprits seront accoutumés à ne rien souffrir que de pur, d’élégant et d’achevé ; lorsque cette intelligente nation aura forcé les écrivains, par son discernement même, à ne rien avancer, qui ne soit d’un sens exquis, et contenu dans les justes limites d’une langue obéissant aux lois les plus strictes de la grammaire, aux instincts les plus exigeants de l’esprit.

1312. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Chez les Grecs, il y a ce que l’on appelle les vers dorés ; chez les Romains, le poème de Lucrèce : et en France, je crois bien que les vers d’Alfred de Vigny sont le premier modèle que nous en ayons, modèle resté presque unique. […] Vous savez que Molière, pour ridiculiser un de ses personnages, dit qu’il est en train de mettre en madrigaux toute l’histoire romaine.

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