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283. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Les rois s’humilient comme le peuple devant son tribunal, et n’y viennent que pour être instruits. […] quel roi a donc, en cela, rendu plus de services à l’humanité que Louis XIV ? quel roi a répandu plus de bienfaits, a marqué plus de goût, s’est signalé par de plus beaux établissements ? […] Guillemini bâtit à Florence une maison des bienfaits de Louis XIV ; il mit le nom de ce roi sur le frontispice, et vous ne voulez pas qu’il soit à la tête du siècle dont je parle ! […] Je suis las des histoires où il n’est question que des aventures d’un roi, comme s’il existait seul, ou que rien n’existât que par rapport à lui ; en un mot, c’est encore plus d’un grand siècle que d’un grand roi que j’écris l’histoire.

284. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

. — Les affaires publiques ne regardaient que le roi. — Limites de l’opposition janséniste et parlementaire. […] Par cet accroissement de son action et par cet emprunt de capitaux, il devient le débiteur universel ; dès lors les affaires publiques ne sont plus seulement les affaires du roi. […] Si les privilèges sont mauvais, celui du prince est le pire, car il est le plus énorme, et la dignité humaine, blessée par les prérogatives du noble, périt sous l’arbitraire du roi. […] Barbier, II, 16 : III, 255 (mai 1751). « Le roi est pillé par tous les seigneurs qui l’environnent, surtout dans tous ses voyages à ses différents châteaux, lesquels sont fréquents. » — Et septembre 1750. — Cf.  […] « La noblesse, disent les nobles, est un intermédiaire entre le roi et le peuple  Oui, comme le chien de chasse est un intermédiaire entre le chasseur et les lièvres. » (Chamfort.)

285. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

C’est de là que date pour moi ma mésestime du gouvernement parlementaire d’alors, et mon goût pour la république ; gouvernement quelquefois terrible, mais au moins vigoureux et franc, où les dictatures ont la force des institutions, et qui font faire aux nations ce qu’elles veulent, et non pas ce que veut un groupe d’intrigants, mentant au peuple du haut de la presse et de la tribune, et faisant peur aux rois des peuples, et des rois aux peuples. […] Son importance s’en accrut ; nommé pair de France par le roi, il changea de parti plusieurs fois par d’habiles transactions qui le menaient au but, tantôt foudroyant dans M. Decazes un favori du roi, tantôt caressant dans M. de Villèle et dans ses amis royalistes modérés un parti dont il pressentait l’avenir ; il se fit craindre et aimer, selon les temps. […] Que restait-il donc à dire aux républicains contre les rois, quand celui qui se disait leur Blondel mêlait à d’emphatiques déclamations de fidélité des railleries contre ses idoles officielles ? […] Éole, non pas le fougueux roi des vents, mais un autre Éole, roi d’une contrée de Thessalie, eut deux fils : Créthée, père d’Æson et de Pélias, puis Athamas, père de Phryxos et d’Hellé ; je vous fais grâce du reste de la descendance, qui, si j’allais plus loin, s’étendrait facilement jusqu’à Ulysse.

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