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220. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Le fabliau, c’est de la bassesse qui rit et de la laideur qui grimace. […] Son rire, ou ce qu’on prend pour son rire, est la plus méritoire concession que le génie ait faite à tout le monde… Achevons. […] L’avez-vous entendu rire ? Même aux heures des pires détresses, son rire sonnait clair, largement sonore, jovial. C’était le franc rire d’un honnête cœur, d’une conscience saine qui s’épanouit en belle humeur.

221. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Gui Patin est l’homme de ces colères ; il a des verves et des rages de parole tout à fait rabelaisiennes, mais sans rire ; il mord à belles dents et emporte la pièce. […] Spon, mon bon ami, vous dira le dessein que j’ai contre les apothicaires, écrira-t-il en 1647 à l’un de ses confrères de Lyon, mais il me faut du temps et du loisir dont j’ai fort peu de reste. » En attendant il est cité par eux en justice pour les railleries solennelles qu’il se permet dans ses thèses ; l’affaire va en Parlement : il répond et se défend lui-même durant une heure entière devant six mille personnes qu’il fait rire de sa verve et de ses lazzis. […] Dans ce plaidoyer qui était plus comique que sérieux, plus macaronique que français, et « qui appartenait mieux à un Hôtel de Bourgogne qu’à un barreau », Gui Patin, tout en réitérant ses sarcasmes et ses moqueries, en tournant et retournant son adversaire, et en faisant rire la galerie, déclara pourtant, à ce qu’assure Renaudot, qu’il avait entendu parler d’un autre que de lui19. […] Renaudot, pour se défendre contre les médecins de la Faculté, s’allie à leurs grands ennemis le-apothicaires ; il fait de justes réserves en faveur de la chimie, que les médecins du bord de Gui Patin dédaignaient trop ; il relève dans le Codex medicamentarius quelques bévues qui prêtaient à rire aux moindres apprentis en pharmacie.

222. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Sur ce point comme sur presque tous les autres qui touchent à la littérature, il ne s’élève pourtant aucun blâme, aucun rire haut et franc : la police extérieure ne se fait plus. […] Le Siècle répétait l’autre jour la lettre du président de la Société, et l’empruntait courtoisement à la Presse, en ajoutant, sans rire, que cette lettre soulevait de graves questions. Je crains que le spirituel Charivari n’ait aussi, cette fois, oublié de rire. […] On a inséré tout cela sans rire.

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