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209. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Enfin vient la vieillesse, où la société abdique la pensée sous l’empire de laquelle elle s’est élevée et a vécu : elle se rit des rêves de son enfance, des idées de son âge mûr ; elle se rit de l’enfer et du paradis ! […] Mais si vous leur dites que la société actuelle est détruite, ils ne vous comprendront pas, et se riront de vous, parce qu’ils voient de tous côtés des champs cultivés, des maisons et des villes remplies d’hommes. […] Mais les forts, les puissants, se rient ouvertement de la société sur ce chapitre du mariage. On s’en rit dans les livres, aux spectacles, dans les salons, dans les tribunaux, partout ; et ainsi la société se rit d’elle-même et de ses arrêts. […] Je ne vois plus qu’une affreuse fatalité, des éléments en désordre ou un mauvais génie qui rit d’un rire infernal sur les maux du genre humain !

210. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Les procureurs du roi de chefs-lieux d’arrondissement et même les présidents de cour sont émus et correspondent avec l’auteur pour lui soumettre leurs idées et discuter les siennes ; il répond dans les Débats très-officiellement et sans rire à ces missives qui lui donnent un caractère respectable et qui servent à couvrir son jeu. […] Il doit bien rire vraiment et a droit de mépriser un peu fort l’espèce.

211. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIV. De la plaisanterie anglaise » pp. 296-306

On est sérieux seul, on est gai pour les autres, surtout dans les écrits ; et l’on ne peut faire rire que par des idées tellement familières à ceux qui les écoutent, qu’elles les frappent à l’instant même, et n’exigent d’eux aucun effort d’attention. […] Il y a de la morosité, je dirais presque de la tristesse, dans cette gaieté ; celui qui vous fait rire n’éprouve pas le plaisir qu’il cause.

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