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1404. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

En attendant il dort et restera ainsi jusqu’au soir, sans avoir envie de changer de place. […] Ils semblent même ne pas sentir l’incommodité de leur situation ; ils restent où ils se trouvent, à la pluie, à la neige. […] Cette peau épaisse et rude, couverte de poils grossiers et entrelacés, émousse en lui le sentiment ; et ses jambes avec leurs genoux saillants ne semblent faites que pour rester immobiles. […] Ses animaux si bien posés restent empaillés sous leurs vernis.

1405. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Nous restâmes douze grands jours sans le voir remonter et sans rien apprendre de ce qui se passait en ville. […] Il se tenait encore tout au fond, debout sur sa paille, de peur de se trahir en se précipitant trop vite vers moi ; mais, quand j’eus ouvert sa grille d’une main toute tremblante, il bondit comme un bélier du fond de l’ombre, il me prit dans ses bras et m’étouffa contre son cœur, où je me sentais mourir et où je restai longtemps sans que lui ni moi nous pussions proférer une seule parole ; lui baisait mes cheveux, moi ses mains, tels que nous nous serrions, vous et moi, ma tante, quand, après une longue absence dans les bois après mes chèvres, je revenais le soir plus tard que vous ne m’attendiez sous le châtaignier. […] Je restai longtemps à genoux, pleurant tout bas contre la muraille, après qu’il fut sorti du cloître. […] reprit Hyeronimo, je n’ai pas eu de peine à amener l’entretien où tu m’avais conseillé de le conduire ; car de lui-même, en me revoyant si pâle et si morne, il m’a demandé de lui ouvrir mon cœur comme je lui avais ouvert ma conscience, et de bien lui dire s’il ne me restait devant le Seigneur aucun mauvais levain de vengeance contre ceux qui avaient causé par malice ma faute et ma mort, si funeste et si prématurée ?

1406. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

La France fut et resta émue. Le christianisme resta vainqueur par l’admiration. […] Repoussé par la société, abandonné d’Amélie, quand la solitude vint à me manquer, que me restait-il ? […] Tantôt j’étais près de retourner sur mes pas, tantôt je voulais rester, uniquement pour troubler le sacrifice.

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