Je m’étais assis à la table qui déjà était desservie, mais sur laquelle se trouvait un reste de vin avec quelques biscuits et des fruits. — Goethe me versa à boire, et me força à prendre du biscuit et des fruits. […] Souvent, avant l’apparition de la lumière, je suis éveillé, j’ouvre ma fenêtre ; je rassasie mes yeux de la splendeur des trois planètes qui sont dans ce moment au-dessus de l’horizon ; je me rafraîchis en voyant l’éclat grandissant de l’aurore. — Presque toute la journée je reste en plein air, j’ai des conversations muettes avec les pampres et les vignes ; elles me donnent de bonnes idées, et je pourrais vous en raconter des choses étranges. […] Que nous reste-t-il donc à faire, à nous, simples individus ? […] Il reste à examiner le cas où Napoléon est vaincu, complètement vaincu. […] Aujourd’hui j’ai fait coudre tout le manuscrit de la seconde partie, pour que mes yeux puissent la bien voir. — J’ai rempli de papier blanc la place du quatrième acte qui manque, et il est très probable que la partie terminée m’excitera et m’encouragera à finir ce qui reste à faire.
Ainsi, pouvons-nous dire (sans oublier que l’affirmation reste réduite aux proportions d’une comparaison), ainsi de la notion divine. […] Tant que Shakespeare la domine, l’âme qu’il enchante reste fermée aux basses pensées. […] À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse, Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse. […] Méphistophélès représente l’esprit critique et, par ainsi, le Faust fut la première en date et reste la plus poignante des œuvres poétiques vraiment modernes. […] Car don Juan, la figure peut-être, parmi ces visions fantomales de la poésie, qui reste la plus séduisante, don Juan n’est digne du poème qu’à la condition d’être le fils de Faust.
Il faut donc que le passé reste en partie présent, — présent par l’idée dans le présent même. […] Au reste, nous traduisons perpétuellement le temps en espace, comme le montre l’expression même : un espace de temps, et réciproquement nous traduisons l’espace en temps, comme lorsque nous désignons une distance par deux heures de marche. […] Si, en réalité, nous arrivions à ne plus nous représenter absolument rien, le temps s’évanouirait avec tout le reste. […] Cette vision ne reste pas passive et entre elle-même parmi les facteurs du problème en train de se résoudre : la conscience de l’évolution, en un mot, devient une des conditions de l’évolution. […] Mais la question de leur origine reste ouverte, comme aussi celle de leur nécessité a priori et de leur pourquoi.