Il était même, avec Jules Janin, le seul vivant, vraiment vivant, d’un journal qui ne représente plus que la littérature bien conservée, — une momie à peu près, mais qui fait illusion en l’enveloppant bien. […] une espèce de sorcier « évoquant par une sorcellerie intérieure des réalités qu’il fausse »… Il représente « non pas des hommes, mais des forces »… « Il n’y a pas dans Balzac de moralité qui distingue l’affreux libertin dans la vieillesse, Hulot, du noble honnête homme ; le coquin déhonté, le hideux intrigant, Vautrin, l’homme du bagne, du pauvre Lambert ; la vile courtisane, de la vierge mystique et chaste. » J’ai copié textuellement, car un pareil mensonge de fait, qu’on réfute en ouvrant seulement Balzac, on aurait pu me l’imputer.
Les Français alors n’étaient pas assez instruits pour embrasser d’un coup d’œil la nature, et comparer tous les signes de leur langage à l’univers réel, que ces signes devaient représenter. […] Qu’on se représente une de ces fêtes, telle qu’on en donnait quelquefois dans la Grèce et dans Rome ; ces fêtes, ou, après des victoires, cent mille citoyens étaient assemblés, où tous les temples étaient ouverts, où les autels et les statues des dieux étaient couronnés de fleurs, où la poésie, la musique, la danse, les chefs-d’œuvre de tous les arts, les représentations dramatiques de toute espèce étaient prodiguées, et où la renommée et la gloire, en présence d’une nation entière, attendaient les talents.
Entre ces noms célèbres, un seul nous paraît, plus que Monti, représenter la gloire poétique de l’Italie, et avoir donné par la noblesse de l’âme une vérité durable à l’éclat du talent. […] Une première tragédie qu’elle fit représenter à Madrid, Alphonse Munio, fut applaudie avec transport.