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610. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Cette Instruction, datée du 15 novembre dernier, et qui présente tout un plan détaillé d’études, a pour objet de rendre de plus en plus faciles et praticables les règlements qui, depuis deux ans déjà, ont renouvelé les méthodes de l’enseignement dans les collèges ou lycées. […] Il avait l’habitude de s’exprimer à ce sujet sous la forme, à lui si familière, de l’apologue, et il disait : Il y a dans l’humanité un inexplicable préjugé en faveur des anciennes coutumes et habitudes, qui dispose à les continuer même après que les circonstances qui les avaient rendues utiles ont cessé d’exister. […] Nisard a rendu témoignage pour les lettres, M. l’abbé Noirot pour la philosophie. […] Quand vous exposez un sujet d’un intérêt général, résumez-en l’histoire ; rendez ainsi familière la logique des inventeurs ; apprenez à vos élèves à connaître et à vénérer les noms des hommes illustres qui ont créé la science. […] C’est l’heure aussi où j’ai à me recueillir pour me rendre digne, à mon tour, d’entretenir le feu sacré sur ces hauteurs religieuses de l’Antiquité.

611. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Par Tourney et Ferney en France, il se rendait donc indépendant de Genève et des ministres calvinistes, et par le voisinage de Genève il se mettait à l’abri du côté de la France et des parlements. […] Il faut se donner le plus d’occupation que l’on peut pour se rendre la vie supportable dans ce monde. […] Un avocat journaliste qui ne demandait avis à personne et qui jugeait d’après lui-même jusqu’à être souvent seul contre tous, Linguet, dont Voltaire a su apprécier les talents et la vigueur d’esprit, publia sur le grand écrivain, au lendemain de sa mort, un essai où il y a quelques réflexions très justes et fort bien rendues. […] Tabareau de Lyon, voilà qu’il plaisante lui-même sur l’idée qu’on pourrait bien pendre Jean-Jacques Rousseau : Je fais mon compliment, monsieur, à la ville de Lyon sur les droits qui lui sont rendus ; mais je ne lui fais point mon compliment si elle pense qu’il y ait jamais eu un projet de déclarer Jean-Jacques le Cromwell de Genève. […] Ce ne sont à Ferney que requêtes sur requêtes, de toute forme et de toute espèce : tantôt Lally-Tollendal plaidant pour réhabiliter la mémoire de son père, tantôt une directrice de théâtre à Lyon à laquelle on retire son privilège ; aujourd’hui d’Étallonde songeant à faire reviser son procès, demain les main-mortables de Saint-Claude à affranchir de la glèbe monacale et à rendre sujets du roi.

612. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Mais personne, je le répète, ne rendit en ce temps un plus réel et plus signalé service à la langue que ce grammairien médiocrement philosophe, excellemment pratique, sage, avisé, poli, scrupuleux, dont on plaisante quelquefois, mais qu’on estime dès qu’on y regarde d’un peu près. […] Son père avait rendu des services à la France lors du mariage de Madame de Savoie, fille de Henri IV, et avait obtenu de Louis XIII une pension de deux mille livres pour son fils Vaugelas, alors établi en France, pension assez mal payée de tout temps. […] Pour lui avoir été rendue par Richelieu, elle n’en était pas moins précaire. […] Et ici rendons toute justice à Vaugelas. […] Il suffisait trop souvent d’un mot, dans le beau temps, pour rendre un personnage ridicule à Paris, à Athènes, à Rome, chez les nations bien disantes, parleuses et railleuses.

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