Tout cela, je le crois bien, avait pour elle un certain ordre, une certaine hiérarchie peut-être : M. de Montmorency ou tel autre du même monde ne se serait jamais rencontré, par hasard, chez elle, le jour où les écrivains de la Décade philosophique y dînaient réunis. […] Mme de Staël, pour qui le mot de rancune ne signifiait rien, amnistia plus tard avec grâce l’auteur des Lettres de l’Admireur, lorsqu’elle le rencontra chez M. […] N’avons-nous pas vu de nos jours un déchaînement semblable, et presque dans les mêmes termes, contre une femme la plus éminente en littérature qui se soit rencontrée depuis l’auteur de Delphine ? […] Dans l’Influence des Passions, elle parle avec attendrissement, au chapitre de l’Amour, des deux vieux époux, encore amants, qu’elle avait rencontrés en Angleterre. […] Aussi il lui arriva souvent d’étonner, par ses empressements d’expansion et sa mise en avant, des Anglais, des Hollandais, des hommes distingués de ces races réservées et prudentes, lorsqu’ils la rencontraient dans le monde pour la première fois.
Une phrase de M. le duc de Saint-Simon dans ses Mémoires se peut appliquer au feuilleton de 1830 ; M. le duc de Saint-Simon félicite le jeune roi Louis XIV, parmi les rares bonheurs qui attendaient sa royauté, de ce grand cortège d’hommes très distingués qu’il rencontra en chemin. […] — Heureux cependant le roi de France, heureux le feuilleton qui rencontrent, en leur chemin, beaucoup de ces hommes « qui ne sont bons que pour les plaisirs de l’imagination, de l’esprit et du cœur ! […] Il se rappelait sans doute qu’il avait rencontré Molière et sa comédie au milieu de Versailles, dans tous les salons, dans tous les jardins, à la suite et comme le complément de ces scandales et de ces amours. […] Marphurius est un de ces nombreux philosophes que vous rencontrez à chaque page du Pantagruel, une de ces perles que Molière a ramassées avec tant de bonheur et de coquetterie dans le riche fumier de Rabelais. […] On peut rencontrer un insolent, disait cette marquise. » Ô parfum !
Que Crépin t’avait destinée Et dont le sort te sépara, Tu vas, solitaire, ici-bas, Rencontrer de par la ville Bottines et souliers agiles Qui se promènent côte à côte — destin prospère !