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549. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Bien que de révélation divine, la nouvelle religion avait été annoncée dès le commencement du « monde ; une initiation graduelle avait préparé l’humanité, ou tout au moins le peuple juif, à l’avènement de la vérité et de la vie parfaite dans le Christ. […] Rien de plus séduisant ; la jeune intelligence qui voit pour la première fois, dans des leçons d’une éloquence incomparable, ces grandioses formules se dérouler et s’appliquer tour à tour à la religion, à l’art, à la politique, à la philosophie des trois périodes de l’histoire universelle, se sent portée, comme par un souffle puissant et continu, vers les plus hauts sommets de la pensée. […] Dans la jeunesse, les influences auxquelles obéit l’activité sont plus intimes ; l’énergie plus concentrée de ces influences produit un enthousiasme plus durable : de là la religion. […] Cette force s’épanche en différens canaux ; elle enfante une langue, une religion, un art, une philosophie, un système de gouvernement, qui sont comme autant d’organes de la vie nationale. […] On voit par où la question du progrès se rattache pour nous à la religion.

550. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Celle-là n’a jamais craint d’escalader les hauteurs difficiles de la religion ; le ciel lui appartient, comme l’enfer, comme la guerre, comme l’Olympe, comme la volupté. […] Il est bien un des rares élus, et l’étendue de son esprit comprend la religion dans son domaine. […] La douleur et la pompe, qui éclatent si haut dans la religion, font toujours écho dans son esprit. […] Le décor, c’est le caveau lui-même, emblème de la vie souterraine que doit mener longtemps la religion nouvelle ! […] Il est impossible de les attribuer indifféremment à telle ou telle race, ou de supposer que ces personnages sont d’une religion qui n’est pas la leur.

551. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

La Réforme dissipa l’ignorance, dégagea la religion de la philosophie, chassa la scolastique née de leur confusion, et l’antiquité chrétienne apparut dans toute sa beauté31. […] Outre ce double résultat de ramener aux sources de la religion et d’émanciper la théologie, elle rendit le catholicisme capable de vaincre le protestantisme et de demeurer en France la religion du plus grand nombre. […] C’est à Blois, où tous les novateurs étaient attirés par la bonté de Marguerite de Navarre et par son goût pour les doctes, qu’il se laissa engager dans les querelles de religion.

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