Craignant que les railleries de Voltaire n’eussent une part dans ses opinions religieuses, et se regardant comme responsable de sa théologie à l’égard de ses enfants, il reprit avec le plus grand sérieux la question des croyances. […] Pour être apte à jouir de ces vérités, qu’on aperçoit, non de face, mais de côté et comme du coin de l’œil, il faut la culture variée de l’esprit, la connaissance de l’humanité, de ses états, divers, de ses faiblesses, de ses illusions, de ses préjugés, à tant d’égards fondés, en raison de ses respectables absurdités ; — il faut l’histoire de la philosophie, qui parfois rend religieux, l’histoire de la religion, qui souvent rend philosophe, l’histoire de la science, qui devrait toujours rendre modeste ; — il faut la connaissance d’une foule de choses qu’on apprend uniquement pour voir que ce sont des vanités ; — il faut, par-dessus tout, l’esprit, la gaieté, la bonne santé intellectuelle d’un Lucien, d’un Montaigne, d’un Voltaire. […] Or, les faits surnaturels, du genre de ceux qui remplissent l’histoire religieuse, M. […] Nature essentiellement religieuse, il ne douta que par la foi profonde et par respect de la vérité.
En masse, les professeurs de l’Université, sans être hostiles à la religion, ne sont pas religieux : les élèves le sentent, et de toute cette atmosphère ils sortent, non pas nourris d’irréligion, mais en indifférents ; la plupart des familles sont de même. […] D'un autre côté, dans les écoles religieuses non universitaires, qu’alimentent les familles catholiques, les études littéraires et classiques sont généralement très-faibles et très-mitigées.
Jugez quand il s’agit de problèmes religieux, philosophiques, historiques, sociaux. […] Enfin, mes chers camarades, je n’ai pas besoin de vous prêcher la tolérance religieuse, mais je vous la prêche tout de même.