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1078. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Aussitôt c’est un recueillement religieux, puis bientôt de petits rires bienveillants, des applaudissements caressants, des ah ! […] Et la religieuse ajoutait en riant, « que cela la convainquait que le mariage était la vocation naturelle de la femme. » Vendredi 19 mars Ces Anglais, quand ils se mettent à être originaux, le sont d’une manière plus carrée que les autres européens. Je dis cela à propos d’Oliphant, ce diplomate du journalisme, qui, un beau jour, quitte sa grande existence pour faire partie d’une petite secte religieuse, vivant sur le bord d’un fleuve d’Amérique. […] Là, les maisons ont l’entrée des maisons de village, et au-dessus de hauts murs, passent les ombrages denses de jardins et de parcs de communautés religieuses.

1079. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Elle est toujours, même alors, le symptôme d’un état anormal ; mais elle est sans danger pour la raison, car elle ne suscite aucune de ces terreurs qui ont valu à l’hallucination religieuse les condamnations passionnées de Lucrèce ; elle ne trouble pas l’âme, parce que, tout en étant d’accord avec ses croyances et en confirmant ses tendances les plus élevées, elle contredit peu son expérience sensible. […] Cette théorie de la Providence, par laquelle Socrate conciliait les résultats de ses spéculations personnelles avec les idées religieuses de son temps, est, en quelque sorte, le sol sur lequel a germé dans son esprit la conception du signe démonique. […] 2° Telles étant les idées religieuses de Socrate, il ne pouvait guère être séduit à l’hallucination par d’autres images que celles de l’ouïe ; encore le phénomène, pour ne pas éveiller son ironie, devait-il être discret : Socrate eut douté d’un dieu trop évident ou trop bruyant. […] Suite : les dieux d’Homère ; la prosopopée Socrate ne rattachait ses idées propres sur les rapports des dieux avec les hommes qu’aux idées religieuses de son temps ; néanmoins, il est impossible de ne pas remarquer une certaine analogie entre le rôle qu’il attribuait à son démon et le rôle que prennent dans Homère les divinités protectrices à l’égard des héros : tantôt elles leur révèlent l’avenir ; tantôt et plus souvent, elles les invitent à certaines actions déterminées, ou bien elles les retiennent au moment d’agir, elles leur imposent le calme et la réserve ; enfin, prédiction et conseil ont souvent dans les discours des dieux de l’Olympe le rapport de principe à conséquence : l’avenir dévoilé justifie le conseil présent.

1080. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Il a insisté avec raison sur l’élévation morale et religieuse de ces hymnes commandés, il est vrai, et payés, mais qu’il ne faudrait pas croire pour cela découlant d’une veine parasite et mercenaire.

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