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550. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Revenons au groupe des grands écrivains, aux disciples et adorateurs des anciens : chez les dernier-venus, nous trouvons une complexité, une incohérence parfois qui annoncent des temps nouveaux ; il y a quelque chose dans La Bruyère et dans Fénelon, qui n’est pas du xviie  siècle, et où nous pouvons reconnaître aujourd’hui une transition vers le xviiie . […] Et se fût-il reconnu lui-même ? […] L’idée générale du livre est de soumettre la politique à la morale chrétienne : il faut reconnaître qu’il n’y avait pas d’autre façon de montrer les choses à un enfant destiné à régner ; l’essentiel était qu’il tirât de ses études une bonne règle de conduite. […] Au fond, il se croit victime et martyr pour la vérité : il a confessé qu’on avait pu se tromper sur sa pensée ; il n’a pas reconnu que sa pensée se fût trompée ; ses lettres postérieures, son testament affirment que sa doctrine était vraie, et que ses ennemis avaient opprimé en lui l’innocence, la justice et la raison.

551. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Je m’incline devant l’intention que je reconnais juste. […] Je doute ici présumer de la délicatesse reconnue à la majorité des éditeurs, en affirmant que nul d’entre eux ne s’élèvera contre un impôt, au reste, minime ; dirai-je qu’ils remercieront ? […] À cause que de vraies œuvres ont jailli, indépendamment d’un débat de forme et, ne les reconnût-on, la qualité du silence, qui les remplacerait, à l’entour d’un instrument surmené, est précieuse. […] La totale arabesque, qui les relie, a de vertigineuses sautes en un effroi que reconnue ; et d’anxieux accords.

552. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

La seule chose qu’il y aurait injustice à ne pas reconnaître, c’est une certaine grandeur dans la pensée première, et ce qu’il y a eu de généreux dans les illusions qui s’y mêlèrent et dans la passion qui la mit à fin. […] Il ne consentait pas à reconnaître dans ses œuvres un plus bel endroit, et il ne souffrait pas qu’on le lui montrât. […] Mais ces admirables pages vont plus loin, et je ne sache ni un temps qui n’y reconnaisse son infirmité, ni un homme, dans la maturité ou le déclin de la vie, qui n’y retrouve ses désabusements. […] Sous sa main, la langue, parmi quelques pertes, s’enrichit, et pareille à l’arbre dont parle Virgile, si par moments son nouveau feuillage l’étonne ; elle le reconnaît comme sorti du tronc commun.

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