… « Il a levé la tête, ce puissant qui te porte si grande haine ; il a tenu conseil pour notre ruine, et contre nous ont machiné ceux qui assistaient à ce conseil : Venez, ont-ils dit ; et, sur la mer houleuse, faisons un grand lac de leur sang ; détruisons cette race et le nom du Christ avec elle ; et, partageant leurs dépouilles, rassasions nos yeux de leur mort. […] Malheureusement il y mêle un ingrat et injuste anathème contre cette race grecque décimée par la servitude, mais dont une partie alors même combattait les barbares. […] Ainsi, dans l’ode sur un des meurtres tentés contre Henri IV, après ce début vraiment inspiré : Que direz-vous, races futures, Si quelquefois un vrai discours Vous récite les aventures De nos abominables jours ?
Est-il même seulement un des agents indispensables de la grandeur d’une race ? […] Or, il y a un abîme entre les deux genres : le premier, bas et vulgaire, ne peut convenir qu’à des bourgeoisies éprises de luxe à bon marché : le second, d’un raffinement si compliqué, ne surgira que du cerveau des races très savantes. […] Admissible ou condamnable, nous n’avons à envisager son système que comme une manifestation de sa pensée, sans nous occuper de savoir à quelles conséquences il pourrait aboutir, ni quel destin lui est réservé dans notre civilisation et au milieu de notre race. […] Autrefois en Europe, quand une vieille population d’une aimable contrée était convenablement anémiée, il lui tombait du Nord sur le dos des bougres de six pieds qui refaçonnaient la race. […] Doit-on croire qu’entre le Normand de notre monde et de notre époque et ses ancêtres, à demi barbares, conduits jadis en Grande-Bretagne par Guillaume le Conquérant, il existait des affinités de race assez profondes pour avoir persisté malgré le temps et l’éloignement ?
Mais lui, Veuillot, nulle incertitude ne le retarde ; il écrit : « Il y a deux races en ce monde, depuis Abel et Caïn, deux races adverses et ennemies. […] Les livres nés de cette race ne peuvent me plaire, puisque j’appartiens à l’autre. Dans la race dont je suis, il y a des tribus militaires : je suis d’une de ces tribus. » C’est parfaitement net. Deux races, l’une de Caïn, l’autre d’Abel ; je suis de la race d’Abel, croyez-moi : tous les livres de Caïn me font horreur. […] Veuillot répondit : « Race idiote de Caïn !