Chateaubriand y répondit par un écrit violent, les Réflexions politiques, dans lequel il arrivait à des conclusions assez analogues, mais après avoir déversé le mépris et l’injure sur les hommes qui avaient eu le malheur de tremper dans la Révolution. […] À Saint-Denis, au moment de rentrer à Paris, Louis XVIII l’aurait questionné sur cette adoption de Fouché, et Chateaubriand aurait répondu : « Sire, la chose est faite, je demande à Votre Majesté la permission de me taire. » — « Non, non, dites ; vous savez comme j’ai résisté depuis Gand. » — « Sire, je ne fais qu’obéir à vos ordres ; pardonnez à ma fidélité : je crois la monarchie finie. » Sur quoi le roi aurait répondu : « Eh bien ! […] Que ces sept hommes-là soient à Dieu et au roi, je réponds du reste… Quant à ces hommes capables, mais dont l’esprit est faussé par la Révolution, à ces hommes qui ne peuvent comprendre que le trône de saint Louis a besoin d’être soutenu par l’autel et environné des vieilles mœurs comme des vieilles traditions de la monarchie, qu’ils aillent cultiver leur champ.
Mais sa sensibilité ne répond pas à la conception qu’il s’en forme : l’intensité dans la passion lui fait défaut. […] Il cesse de répondre à la fiction par la fiction et le rêve d’Emma se brise au contact de cette réalité qu’elle a imprudemment suscitée. […] Ayant exilé de son âme tous les sentiments qu’elle est propre à éprouver, s’en étant attribué d’autres qui sont fictifs et que, par conséquent, les réalités n’ont pas le pouvoir de susciter en elle, on conçoit qu’elle haïsse ces réalités pour cette impuissance à s’émouvoir à leur contact, dont elle est seule responsable et dont elle les coupables ; tel est le cas lorsqu’elle est insensible à l’amour de son mari, parce qu’il ne répond pas à l’image anticipée qu’elle s’est faite de la passion. […] Il semble qu’il ait voulu nous faire toucher la disproportion formidable qui s’accuse entre les interrogations posées par l’inquiétude de notre esprit et nos moyens d’y répondre.
Et si l’on répond que ce qu’on lui sert est précisément ce qu’il demande, je répliquerai qu’on n’en sait rien, puisqu’on ne lui offre rien autre chose, et qu’il n’est pas à même de choisir. […] L’employé leur demande s’ils ont un papier prouvant qu’ils vivent. « Mais non, répondent ces innocents. […] Maurice Donnay, interrogé sur ses projets de demain, répondait : « Toutes les questions se réduisent à la question sociale. […] » Et nous leur répondons par des livres écrits pour d’autres et qu’ils ne peuvent lire, et ils lisent le roman-feuilleton, où ils ne trouvent rien.