/ 2600
1257. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

« L’envie, qui rarement avoue un mérite complet, a répondu qu’Amène manquait de cette force qui brise les difficultés nécessaires pour triompher des obstacles semés sur la route de quiconque agit pour le bien public. […] Voltaire, — et j’entends le Voltaire du fond, de la pensée de derrière, tout ce qu’il y avait d’éclairé et de prophétique dans Voltaire, — eût été pour la Révolution, et je ne crois pas être loin du vrai en répondant : Talleyrand à l’Assemblée Constituante, c’est assez bien Voltaire en 89, un Voltaire moins irritable et sans les impatiences : mais aussi Voltaire avait de plus le feu sacré.

1258. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

C’est par lui et par sa lutte sérieuse que le poëte remettait son œuvre sur le pied tragique, et prétendait corriger ce que le reste de la pièce pouvait avoir de trop amollissant : « Ce n’est point une nécessité, disait-il en répondant aux chicanes des critiques d’alors, qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie : il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Geoffroy, qui cite ce passage dans son feuilleton sur Bérénice, s’en fait une arme contre ceux qu’il appelle les voltairiens en tragédie, et qu’il représente comme altérés de sang et et de carnage dramatique. […] Les chiffres conservés des recettes ne répondent pas tout à fait à cette haute renommée de succès.

1259. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

L’un d’eux, dans son triste abandon, Se déchaînait contre sa rive, Et tous les échos du vallon Répondaient à sa voix plaintive. […] Léonard, en se parant des témoignages flatteurs de ses bontés et de son estime. » M. de Vergennes répondit qu’il ne voyait aucun inconvénient au cadeau, et la tabatière fut remise.

/ 2600