. — Les origines réelles du roman ; — le décor suisse [Cf. […] L’Influence de Rousseau ; — et que de son vivant il a fait bien plus de bruit qu’il n’a exercé d’action ; — comme si l’intérêt passionné qu’on prenait à son personnage ; — à la singularité de sa fortune ; — et au charme réel qu’il savait bien laisser voir quand il le voulait ; — eût détourné l’attention du fond de ses idées ; — ou en eût masqué l’importance. — Une autre raison en est que l’on ne l’a tout à fait connu qu’après la publication de ses Confessions ; — qui n’ont commencé de paraître qu’après sa mort ; — et dont le caractère unique a éclairé d’une lumière inattendue son œuvre tout entière. — Les Confessions sont-elles l’œuvre d’un esprit sain ? […] — On n’a jamais en effet joint ensemble plus de fanatisme et plus de crédulité ; — de naïveté même ; — et masqué naturellement, sous plus de science et d’intelligence, moins de réelle originalité. — Qu’après cela, pour ne rien dire de ses travaux scientifiques proprement dits, — son édition des Pensées et son Éloge de Pascal, 1776, ainsi que sa grande édition de Voltaire, — dite édition de Kehl, et dont Beaumarchais était l’entrepreneur, — sont deux des témoignages les plus intéressants qu’il y ait de l’état des esprits à la veille de la Révolution française ; — et que, de ce seul fait, Condorcet en tire une valeur « représentative » considérable. — Que, d’autre part, son action se continue toujours parmi nous ; — s’il a été le véritable organisateur ou inspirateur de notre système d’instruction publique ; — et qu’à cet égard, pour mesurer la valeur de ses idées, il suffit de les comparer à celles de son ami Cabanis, par exemple. — C’est l’esprit de Condorcet qui règne encore dans nos programmes d’études. — Enfin, son Esquisse d’une histoire des progrès de l’esprit humain ; — qui fait honneur à son courage et à la force, ou plutôt à la sérénité de son caractère ; — s’il l’a rédigée, comme l’on dit « sous le couteau de la guillotine » ; — demeure une œuvre capitale dans l’histoire de l’esprit moderne, — non seulement français, mais européen ; — pour la précision de contour, l’étendue de diffusion, et la vigueur d’impulsion, — qu’elle a donnée à l’idée même de Progrès.
Les torts du duc de Nevers, qui furent très réels et impardonnables en raison de certaines menaces, eurent une espèce d’excuse pourtant et de motif par le tort premier de Racine, qui imputa à ce duc un sonnet qu’il n’avait point fait, et qui s’en vengea par un autre sonnet personnellement injurieux au duc et à sa sœur Hortense.
Bien des pages de Paul et Virginie ne sont que le composé poétique et coloré de ce dont on a dans le Voyage le trait réel et nu.