Voyez Ovide dans son Art d’aimer, d’un côté ; voyez Pétrarque dans ses sonnets amoureux, de l’autre : le ciel et la terre ne sont pas à une plus grande distance l’un de l’autre que ce poète impur des sens et que ce poète du pur amour. […] Pétrarque, par cette décence naturelle qui est la noblesse de l’esprit et par ce goût du beau dans les sentiments qui est le préservatif du vice, se maintint chaste, pieux et pur dans ce relâchement universel des mœurs. […] j’aime l’Italie et je hais Avignon ; l’odeur empestée de cette maudite ville corrompue vicie l’air pur de mes champs. […] La vie qu’elle avait menée était si pure, que son âme ne pouvait pas être troublée par l’incertitude de l’avenir. […] « Quoique Laure eût l’air tranquille, on ne peut douter qu’elle ne fût sensible à la douleur de ses compagnes ; mais, tout occupée de ce qu’elle allait devenir, elle recueillait déjà en silence les fruits d’une vie innocente et pure.
Rien n’est plus doux et plus pur, on dirait que c’est quelque tout petit esprit de feu qui chante. […] La pauvre fille s’en réjouit comme le brin d’herbe, sans savoir pourquoi, si ce n’est que la lumière est pure, et le vent tiède. […] « D’où me peuvent venir, en effet, que d’en haut tant de choses tendres, élevées, douces, vraies, pures, dont mon cœur s’emplit quand je te parle ! […] C’en est bien un, qu’une belle nature, un air pur, un ciel radieux, petites images du séjour céleste, et qui font penser à Dieu. […] Est-ce que l’eau du fleuve pur, qui coule la même en se renouvelant toujours, ennuie jamais l’œil qui la voit couler en reflétant les scènes de son rivage ?
La vertu de Fénelon, les grâces de son génie, le risque de toucher à une des gloires les plus aimées de notre pays, n’ont pu me réconcilier avec le chimérique, aujourd’hui sans partisans, de l’amour pur et de la royauté de Salente. […] Dans aucun autre pourtant il n’a déployé plus de séductions pour nous faire sentir avec son humeur, voir avec ses yeux, juger avec ses préventions, et dans aucun autre son éloquence n’est plus pure de déclamation. […] Il est rare qu’elles soient pures de ce qu’on pourrait appeler l’élévation des cœurs médiocres, la déclamation. […] Il y était soutenu et comme porté par la conscience du genre humain, par tout ce que ses illusions et ses fautes avaient laissé d’intact dans la sienne, par tout ce que son esprit reçut jamais de pures lumières. […] Il n’est rien que Rousseau ait plus aimé, ni d’un amour plus pur de tout désir de singularité.