L’alexandrin est un scolaire qui n’a pas eu le temps ou la puissance de devenir humaniste ; l’humaniste est un alexandrin qui n’a pas eu le temps ou la puissance de devenir un classique. […] Elle distrait d’en voir la puissance. […] La mémoire méthodique est chez lui d’une rare étendue et d’une singulière puissance. […] Mais c’était vrai au fond, c’était vrai en puissance. […] L’Allemagne s’émut, comme on sait : « Faut-il laisser écraser l’Autriche, puissance allemande, après tout ?
Je crois que l’on pourrait donner de la poésie de Mallarmé la définition, si raillée, qu’Aristote fournit du mouvement : l’acte de la puissance en tant que puissance. Le sens philosophique de puissance est, d’ailleurs, à peu près le sens littéraire d’impuissance, virtualité conçue qui ne passe pas à l’acte. […] Un poème de Mallarmé se définit une puissance de suggestion. […] Ainsi la puissance de suggestion est en raison directe d’une brièveté qui condense, conserve et propage du silence. […] Ses puissances de rêve, ses espaces de page sous le mot, d’eau sous la rame, forment autant de robes fuyantes et vaporeuses d’un futur qui joue et qui recule.
Il y a toujours une heure dans l’histoire d’un esprit où quelque puissance s’exagère et atrophie le reste. […] N’y a-t-il pas, en dehors et au-dessus de nous, quelque puissance cachée, capable de réparer ce qui s’écroule, de racheter ce qui se perd, de régénérer ce qui se meurt ? […] Voici trouvé un terrain d’union pour les deux puissances rivales. […] Même quand ils ont pour toujours échoué dans les faits, une puissance intacte demeure en eux qui leur permet de sentît leur souffrance avec une étrange intensité. […] Déjà, le journal intime de Benjamin Constant nous avait étalé le spectacle, presque tragique, d’une sensibilité décomposée, dans laquelle toutes les puissances de l’amour sont mortes et toutes les puissances de la douleur vivantes de la vie la plus intense.