Quant à ses Eloges historiques, ils ont eu la même destinée que ses autres Ouvrages : célébrés dans le Mercure, après avoir été couronnés par l’Académie, ils ont été sifflés, avec l’Académie & le Mercure, par le Public. […] & s’il l’eût pris, le Public le lui eût-il pardonné ? […] Ce qui n’a pas peu contribué encore à indisposer le Public contre M. de la Harpe, c’est la maniere impérieuse avec laquelle il a exercé les fonctions de Journaliste, soit dans le Journal de Politique & de Littérature, mort entre ses mains, soit dans le Mercure de France, auquel il travaille aujourd’hui pour la seconde fois.
Ses Epîtres, ses Chansons, ses Madrigaux, & ses Discours prononcés aux Séances publiques de la Société Royale de Nancy, sur-tout celui du 8 Mai 1752, prouvent qu’il réunit aux graces touchantes des Chaulieu, l’éloquence instructive des Fontenelle. […] Le hasard n’est qu’un être fantastique, Qu’un mot qui sert l’ignorance publique ; Jamais ce mot, qui d’elle est émané, N’offre à l’esprit un sens déterminé. […] C’est sur-tout dans ses Réflexions sommaires sur l’Esprit, que M. le Comte de Tressan manifeste des sentimens qui lui assurent des droits à l’estime publique.
Ménage lui-même sentit qu’il avoit été trop loin, qu’il est des égards dus au public. […] On l’exhortoit à donner au public quelqu’une de ces histoires scandaleuses qu’il sçavoit sur le chapitre de Ménage, & qu’il se bornoit à débiter dans ses sociétés particulières. […] On osa mettre en vers ces idées abominables, & les présenter au public.