Telle science obtient tout à coup la faveur publique : on s’en occupe avec enthousiasme et ferveur, le public s’y met de moitié avec les savants, et sa sympathie est une sorte de collaboration ; mais bientôt il se refroidit et il se lasse : de nouveaux objets l’attirent, de nouveaux talents sollicitent son attention, et il va porter ailleurs le bruyant tribut de son admiration superficielle.
Lorsque Charlemagne, dans son immense pensée, imposait à l’Europe l’ordre social qui vient de finir, il donnait pour base à l’instruction publique l’enseignement du grec et du latin. […] Les vêtements, il faut l’avouer, s’allient mal avec l’art statuaire ; de plus, cet art est monumental et public : on élève des statues aux héros, aux grands hommes ; mais si vous ne pouvez vous identifier avec la pensée de l’apothéose, il faut que vous renonciez au nu.
Où serait la raison qu’un particulier ose en sacrifier tant d’autres à soi seul, et que la société ne pût par sa ruine racheter le repos public ! […] Il vous fallait être approuvé du public ! […] Grimm, qui présageait en 1768 « une révolution imminente et inévitable », déclare en 1770 que « jamais la tranquillité publique ne fut mieux assurée ». […] Il n’est pas jusqu’à sa vie qui ne participe à la fois du caractère aventureux de celle de Chateaubriand et de Rousseau, sans avoir l’intérêt psychologique de la vie du second ni l’intérêt public ou presque politique de celle du premier. […] II ; Grimm, Correspondance littéraire, février 1761] ; — et succès du roman dans le public [Cf.