Deux choses seront admises sans contestation : la première, c’est que la parole intérieure, à mesure qu’elle se produit en nous, est écoutée ; en d’autres termes, que nous y faisons attention ; — la seconde, c’est que l’attention porte sur la parole intérieure comme image sonore, nullement sur l’image tactile. […] devons-nous croire que les premières générations humaines qui firent usage de la parole eurent une parole intérieure à demi tactile, à demi sonore, et qu’il fallut plusieurs siècles pour opérer cette purification de la parole intérieure qui, de nos jours, chez l’enfant, se produit vraisemblablement en quelques années ? […] La conscience de la volonté mentale, l’unité sériaire qu’elle produit conjointement avec les rapports d’analogie, tels sont les éléments constitutifs de l’idée du moi ; la faiblesse et l’allure successive des états ne viennent qu’ensuite ; et, si ces caractères complètent l’idée du moi, c’est uniquement parce qu’ils coïncident avec les premiers. […] C’est ainsi que les vieillards se répètent à leur insu ; on reconnaît leurs paroles, eux-mêmes ne les reconnaissent pas ; le même phénomène se produit à tout âge, mais il est moins fréquent et moins sensible avant la vieillesse. […] 2° La parole extérieure, à mesure qu’elle est produite ou entendue, est l’objet du jugement de perception externe, c’est-à-dire qu’elle est déclarée ne pas faire partie du moi.
Les vers qu’il produisait en 1808 sont uniformément détestables. […] Cependant la chanson n’avait point, comme d’autres genres, produit son expression définitive, donné ses fruits de génie. […] Pas un épisode du reste qui ne soit étrangement poétique, jusqu’à la troisième journée où se produit la péripétie qui forme le nœud du poème. […] Une étude imprimée dans la Revue des Deux Mondes (1855) produisait une révolution dans la critique historique. […] Toute l’inanité des grandeurs humaines tient dans ce poème où, par un phénomène remarquable, la couleur produit la rêverie.
Je lisais l’autre jour, dans un recueil inédit de pensées : « La faculté poétique n’est autre chose que le don et l’art de produire chaque sentiment vrai, en fleur, selon sa mesure, depuis le lys royal et le dahlia jusqu’à la pâquerette. » Ce qui est dit là de la poésie, à proprement parler, peut s’appliquer à toute œuvre créée et composée, où l’idée du beau se réfléchit. […] Qu’est-ce qui produit donc cette foule de vices qui nous blessent sans cesse ? […] Les événements de 1813 achevèrent d’éclairer, de dessiner la mission que Mme de Krüdner se figurait avoir reçue, et ce mouvement de l’Allemagne régénérée qui produisait tant de guerriers enthousiastes, de poëtes nationaux, de pamphlétaires éloquents, l’amena aussi à son rang, elle, la Velléda évangélique, la prophétesse du Nord. […] Elle a produit sur moi un effet que je n’avais pas éprouvé encore, et ce matin une circonstance y a ajouté. […] Les illustres Mémoires produiront une lettre tout affectueuse, tout empressée, qu’elle lui adressait à Rome sur la nouvelle de la mort de Mme de Beaumont.