Le principe de la liberté va servir à doubler un trône au pied des Alpes ; l’avenir dira si le sang français aura été versé pour des alliés reconnaissants ou pour des voisins suspects. […] » Le principe que l’exercice de la vertu est la seule chose qui puisse s’appeler bonheur sur la terre est développé avec le même élan de conviction dans toute cette œuvre. […] Vous feriez voir l’étendue de notre intelligence ; comment nous savons réunir nos idées et lier celles qui suivent avec celles qui précèdent, établir des principes, tirer des conséquences, définir tout, le réduire à une exacte précision, et nous assurer par là si nous sommes parvenus à une science véritable, qui est le comble de la perfection, même dans un Dieu. […] Car il y a premièrement, depuis les poumons jusqu’au fond de la bouche, une artère par où se transmet la voix dont le principe est dans notre esprit. […] Pour moi, si mes forces ne me trahissent pas, je veux appliquer les mêmes principes, non plus aux vains fantômes d’une cité imaginaire, mais à la plus puissante république du monde, et faire toucher en quelque façon du doigt les causes du bien et du mal dans l’ordre politique.
Arrachez à cet homme ce surnom de divin Platon, et transportez-le à Socrate, l’homme du bon sens et de la réalité, qui épluchait trop sans doute, mais qui ne découvrait ses principes que dans la nature des choses et dans les instincts révélateurs de toute sagesse et de toute institution pratique digne du nom de société. […] C’est dans la vie du grand démocrate qu’il faut chercher, à travers quelques mensonges, la vérité sur l’écrivain et sur ses œuvres, avant de passer à l’appréciation de ses principes. […] Il en avait l’instinct ; il en épela assez les principes pour composer plus tard le Devin du village, idylle grecque écrite et chantée par un pasteur suisse qui se souvient, en notes, du ranz des vaches de son hameau. […] Le prince de Conti était un de ces caractères et un de ces esprits mal faits, qui profitent de leur rang pour opprimer les petits, et qui profitent de leur popularité d’opposition à la royauté pour imposer au souverain ; il flattait Rousseau, républicain, pour humilier la cour ; il affectait des principes austères de Romain, et il tenait à Paris ou à l’Île-Adam, près de Montmorency, une cour de débauchés et de frondeurs. […] Bientôt il entre en querelles épistolaires avec les membres du gouvernement de Genève qui ont condamné ses principes religieux ; et, pour leur prouver son christianisme, il abjure le catholicisme et se convertit dogmatiquement et pratiquement au calvinisme sous la direction du pasteur du village.
« Quelle amende mérité-je, en réalité, moi, qui me suis fait un principe de ne me donner aucun repos pendant toute ma vie, négligeant ce que les autres recherchent avec tant d’empressement : les richesses, le soin de leurs affaires, les emplois militaires, les fonctions d’orateur et toutes les autres dignités ! […] Il y a là une contradiction apparente, qui donne naissance à la philosophie des deux principes, de Zoroastre ; mais Zoroastre oubliait que, pour juger l’œuvre de Dieu, il faut la voir dans son ensemble et dans son éternité. […] Voir ces choses en Dieu, voilà son principe, et voici comment il le développe devant ses disciples : « On s’épuise, dit-il, en vains efforts pour définir la nature du beau. […] On a vu, dans ce que j’ai cité d’Hermès, que les Égyptiens adoraient un seul et premier principe, de qui émanait, comme des rayons, toute leur théologie populaire ; les Perses redoutaient le mauvais principe sous le nom d’Arimane, mais ils n’adoraient que le bon principe sous le nom d’Oromasde.