Au premier regard, il semble que les accidents ou les circonstances gouverneront seuls leur vitesse, leur chute et leur succès. […] Du premier élan, et dans la ferveur de la foi primitive, ils renversent le trône, et le courant qui les porte est si fort, qu’en dépit de leurs excès et de leur défaite, la révolution s’accomplit d’elle-même par l’abolition des tenures féodales et l’institution de l’Habeas corpus sous Charles II, par le redressement universel de l’esprit libéral et protestant sous Jacques II, par l’établissement constitutionnel, l’acte de tolérance, et l’affranchissement de la presse sous Guillaume III. […] Ils soutiennent et président les Sociétés scientifiques ; si les libres chercheurs d’Oxford, au milieu du rigorisme officiel, ont pu expliquer la Bible, c’est parce qu’on les savait soutenus par les laïques éclairés et du premier rang. […] Quand un industriel ou un marchand a gagné quelques millions, sa première pensée est d’acquérir une terre ; au bout de deux ou trois générations, sa famille a pris racine et participe au gouvernement du pays : de cette façon les meilleurs plants de la grande forêt populaire viennent recruter la pépinière aristocratique. […] Jusque dans ses dehors, sauf un rabat passager, et la perpétuelle cravate blanche, il vous ressemble ; au premier aspect vous le prendriez pour un professeur, un magistrat ou un notaire, et les discours qu’il prononce sont d’accord avec sa personne.
Horace était un nourrisson de l’Hymète ; c’est une des raisons qui le firent tant goûter à Rome à ses premiers vers : il y était nouveau. […] Je le conseille aux hommes rassasiés du monde qui ont passé les deux premiers tiers de leur existence. […] » Et l’ode est finie, comme elle est commencée, par une image de félicités, entre lesquelles une sombre image de la brièveté de la vie, comme un cyprès noir entre deux arbustes verts et roses couverts de la blanche neige des fleurs du myrte ou des pâles roses des premiers églantiers fleuris. […] « Quoi, cependant, si nos premières tendresses venaient à renaître, si elles ramenaient nos deux cœurs sous le même joug ? […] On conçoit qu’une seule ode de ce genre, répandue à Rome dans sa première fleur, ait attiré sur ce jeune inconnu l’amour de toutes les Lydies et l’enthousiasme de tous les Calaïs de Rome.
Savonarola n’était qu’un Marat encapuchonné ; le peuple, qu’il avait trompé et fanatisé, en fit justice au premier retour de bon sens. […] Le pape Léon X, Médicis lui-même et le plus doux des hommes comme le plus lettré, envoya de Rome réclamer de ses neveux la liberté de Machiavel ; il lui demanda de plus, comme au premier des politiques de son temps, des conseils pour le gouvernement des affaires d’Italie. […] L’habile diplomatie de Florence se tenait en équilibre entre ces puissants voisins ; la mer avait créé Gênes, Venise et Pise ; le commerce, l’industrie, les lettres, les arts, maintenaient Florence au premier rang des capitales de l’Italie, mais Florence aussi était étrusque et non romaine. […] Son armée se débande au premier choc contre les Autrichiens ; il revient à Naples découronné et en sort le lendemain en fugitif. […] L’armée napolitaine de quatre-vingt mille hommes se dispersa aux premiers coups de canon ; elle marchait sans unité et sans conviction pour une cause inconnue ; elle était humiliée d’obéir à une secte sous le drapeau trop étroit d’une conjuration triomphante.