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962. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

La pierre est restée sauve, et sur cette pierre la France a bâti sa cathédrale, d’où notre génie gothique est sorti sain et sauf… Je vous dis bien des choses à tort et à travers ; je voulais terminer par une simple observation sur ce prétendu danger que l’abandon du latin ferait courir à la langue française. […] Une démocratie ne peut se passer d’une élite, mais elle prétend ne la devoir qu’au travail et au talent.

963. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Les mots les plus ordinaires ont été, dans ces dernières années, ou tellement détournés de leurs acceptions consacrées, ou étendus à tant d’autres sens, que dans un écrit où l’on prétend, peut-être à tort, exposer des doctrines, il est nécessaire de rappeler ces acceptions premières, ou de justifier celles qu’on y substitue. […] Vous ne le reconnaîtrez pas dans cette ambition propre à notre temps, qui prétend réunir toutes les qualités et toutes les libertés des littératures étrangères, et qui affecte des privilèges extraordinaires d’imagination et de sensibilité, dans un pays où les hommes de génie sont ceux auxquels le plus de gens ressemblent.

964. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Vous entendez bien par là notre M. de Malherbe, et savez bien qu’en qualité de premier grammairien de France, il prétend que tout ce qui parle soit sous sa juridiction, comme il est cause en effet qu’on parle plus régulièrement qu’on ne faisait, et moins au hasard et à l’aventure4. » La déclaration n’est point suspecte : c’est à la forte discipline de Malherbe que nous devons la double réforme de la poésie et de la prose. […] Il répondait, directement ou par allusion, à ce qu’on avait écrit de fort injuste sur ses mœurs et sur son prétendu dessein de troubler le repos public, de trop vrai sur sa vanité, sur son peu de savoir en théologie, sur la stérilité de son imagination.

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