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915. (1901) Figures et caractères

Je ne prétends pas qu’il ne se soit jamais trompé. […] D’ailleurs, peut-on prétendre expliquer quoi que ce : soit à qui que ce soit, surtout des vers ? […] Il prétendait montrer à tous ce qu’il était, « un jeune homme » et revendiquer le privilège de cette charmante qualité. […] Je me souviens qu’une dame de nos amies prétendit même, à table, distinguer autour de la tête de son hôte une auréole lumineuse. […] Elle prétendit étendre son pouvoir à l’Art tout entier et remplacer la Poésie même.

916. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Robespierre, qui cherchait à couvrir le sang qu’il versait du manteau de la philosophie, sachant que je demandais à son comité la restitution d’une pension, mon unique revenu, me fit dire qu’il n’y avait point de fortune où je ne pusse prétendre, si je voulais représenter sa conduite comme le résultat d’une mesure philosophique. […] Quant à Bernardin de Saint-Pierre, dans Paul et Virginie, il n’a pas prétendu à dépasser la nature, mais à l’écouter et à l’égaler. […] Ils m’écoutaient d’abord avec attention, dans l’espérance que je les aiderais à acquérir de la gloire ou de la fortune ; mais, voyant que je ne voulais leur apprendre qu’à s’en passer, ils me trouvaient moi-même misérable de ne pas courir après leur malheureux bonheur ; ils blâmaient ma vie solitaire ; ils prétendaient qu’eux seuls étaient utiles aux hommes, et ils s’efforçaient de m’entraîner dans leur tourbillon. […] Examinez les hommes qui paraissent les plus heureux, vous verrez qu’ils ont acheté leur prétendu bonheur bien chèrement: la considération publique, par des maux domestiques ; la fortune, par la perte de la santé ; le plaisir si rare d’être aimé, par des sacrifices continuels: et souvent, à la fin d’une vie sacrifiée aux intérêts d’autrui, ils ne voient autour d’eux que des amis faux et des parents ingrats.

917. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Elle prétendit en tirer raison par la justice ; mais cette voie n’ayant pu réussir, à cause de l’autorité et du rang de sa partie, elle vint, à la tête de quatre cents hommes, présenter le combat à son infidèle. […] L’ambassadeur de Moscovie le suivait de si près qu’il le vit monter à cheval ; il prétendit qu’on lui amenât son cheval au même endroit. […] Il me répondit « qu’il avait fait entendre à ces seigneurs, la première fois qu’on lui avait parlé de ce droit, qu’il était venu faire un présent au roi ; mais qu’il n’avait rien apporté pour les officiers, qu’absolument il ne leur donnerait rien, et qu’il me priait de leur porter cette réponse à ma commodité. » On faisait parler l’envoyé de cette sorte, et on lui avait mis en tête que le nazir l’affranchirait du droit prétendu. […] On mit sur le tapis les lettres qu’il avait présentées et le mémoire de ses demandes, et on lui demanda ce qu’il offrait en échange des exemptions de droits et des autres grâces qu’il prétendait.

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