Eli bien, Faust, le chef-d’œuvre de Gœthe, qui n’est pas sorti de sa tête, mais qui y est entré au sortir de plusieurs autres têtes plus inventives que la sienne, n’est pas autre chose (et je n’ai pas la prétention de l’apprendre à personne) que la création légendaire du xve siècle, pétrie et repétrie déjà par la puissante main de l’énergique Marlowe ; et jamais le cas ne s’est mieux présenté d’appliquer à Gœthe le mot de lui cité plus haut : remaniement et traduction !
Ils ont eu des émotions fortes, parfois tendres, et les ont exprimées chacun selon le don originel de leur race, les uns par des clameurs courtes, les autres par un babil continu ; mais ils n’ont point maîtrisé ou guidé leurs impressions ; ils ont chanté ou causé, par impulsion, à l’aventure, selon la pente de leur naturel, laissant aux idées le soin de se présenter et de les conduire, et lorsqu’ils ont rencontré l’ordre, c’est sans l’avoir su ni voulu.
Et comme ils se séparaient : « Écoute, Kobus, fit-il d’un air fin, tu n’as pas voulu des femmes que je t’ai présentées, tu n’as peut-être pas eu tort.