C’est un fait qui peut surprendre, quoique très simple au fond : si nous poussons, si nous développons un peu le type de l’évolution par raisonnement, nous arrivons au « génie inconscient », qui paraît en différer si fort. […] l’intérêt y est poussé au comble ! […] Quelqu’un pousse des cris de désespoir : c’est Sarcey, que Jules Lemaître cherche à calmer. […] Parfois une idée pousse dans un esprit — ou dans un peuple, — puis languit et meurt sans avoir fleuri et fructifié. […] Il faut tenir compte aussi de plusieurs faits qui poussent à l’exagération.
Les monarchies tempérées et les administrations régulières ont laissé la classe moyenne se développer sous la pompeuse noblesse de cour, comme on voit les plantes utiles pousser sous les arbres de parade et d’ornement. […] Burns, selon sa coutume, poussa les choses à bout, se trouva déiste, ne vit en Jésus-Christ qu’un homme inspiré, réduisit la religion au sentiment intime et poétique, et poursuivit de ses railleries les orthodoxes payés et patentés. […] Ma rose est une rose d’hiver ; les fleurs sont flétries, mais l’épine demeure1191. » Au lit de mort, quand le ministre lui disait d’avoir confiance en la miséricorde du Rédempteur qui veut sauver tous les hommes, il poussa un cri passionné, le suppliant de ne plus lui proposer de consolations pareilles. […] Une fois, traversant Magus-Moor, près de Saint-Andrews, l’esprit me poussa à décrire l’assassinat de l’archevêque de Saint-Andrews à quelques voyageurs dont je me trouvais le compagnon par hasard, et l’un d’eux, quoiqu’il sût bien cette histoire, protesta que mon récit l’avait empêché de dormir. » Entre autres excursions studieuses, il fit pendant sept ans un voyage chaque année dans le district sauvage et perdu de Liddesdale, explorant chaque ruisseau et chaque débris, couchant dans la hutte des bergers, ramassant des légendes et des ballades. […] Nous reconnaissons, si vous voulez, que vos sentiments sont intéressants ; encore pourriez-vous vous dispenser de nous les faire passer tous en revue. « Hier, j’ai lu le Parfait pêcheur de Walton ; sonnet. — Le dimanche de Pâques, j’étais dans une vallée du Westmoreland ; autre sonnet. — Avant-hier, par mes questions trop pressantes, j’ai poussé mon petit garçon à mentir ; poëme. — Je vais me promener sur le continent et en Écosse ; poésies sur tous les incidents, monuments, documents du voyage. » Vous jugez donc vos émotions bien précieuses, que vous les mettez toutes sous verre ?
. — Comment il pousse à l’affectation et à l’exagération. — Duretés et outrecuidance qu’il provoque […] — Regardez-y bien. — Cette Angleterre de l’an 1200 n’était pas un vide chimérique, une terre de songes, peuplée par de simples fantômes vaporeux, par les Fœdera de Rymer, par des doctrines sur la constitution, mais une solide terre verte où poussaient le blé et diverses autres choses. […] L’immensité de la nuit noire où surgissent pour un instant les apparitions humaines, la fatalité du crime qui une fois commis reste attaché à la chaîne des choses comme un chaînon de fer, la conduite mystérieuse qui pousse toutes ces masses flottantes vers un but ignoré et inévitable, ce sont là les grandes et sinistres images qui l’obsèdent. […] Les systèmes ont pullulé les uns par-dessus les autres et débordé en une végétation inextricable, où nul étranger n’osait entrer, ayant éprouvé que chaque matin amenait une nouvelle pousse, et que la découverte définitive proclamée la veille allait être étouffée par une autre découverte infaillible, capable tout au plus de durer jusqu’au lendemain matin. […] Avec lui nous restreignons et nous poussons tout à la fois nos conjectures, et nous sentons à chaque pas, à travers nos affirmations et nos réserves, que nous posons solidement le pied sur la vérité.