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1210. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Le contentement donne à l’esprit l’instinct de la clarté ; la douleur, en troublant toutes nos facultés, nous pousse à notre insu vers les images ambitieuses, vers les comparaisons bizarres. […] Castruccio, poussé par le remords, s’avoue coupable et offre sa vie en expiation. […] Il paraît que la presse anglaise n’a pas témoigné pour la Duchesse de La Vallière une admiration suffisante, et qu’elle a même poussé la hardiesse jusqu’à se demander si M.  […] La reine d’Espagne arrive à l’amour par l’abandon ; c’est l’ennui qui la pousse dans les bras de Ruy Blas. […] C’est un personnage de carton placé en face d’un homme ; le mari, pour le vaincre, n’a qu’à le pousser du doigt.

1211. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Vespasien, depuis empereur, commençant un jour à s’assoupir aux premières mesures d’un air chanté par Néron, fut heureusement réveillé par son affranchi qui le poussa rudement. […] Observez surtout que ce n’est pas ici une de ces absurdités grossières dont l’art gémit, dont la raison s’indigne ; ce n’est qu’une fidélité trop scrupuleuse, un excès de naturel, d’exactitude et de vérité ; qualités si précieuses, qu’il faut peut-être féliciter et non pas condamner l’auteur qui les pousse trop loin. […] Phèdre, qui a déjà fait sa déclaration, et qui est décidée à pousser l’aventure, s’arrête tout à coup comme frappée d’un coup de foudre ; Aricie, prête à rentrer dans son bien, et qui vient d’ébaucher un mariage, est confondue et désespérée ; Hippolyte, qui voit succéder à ses agréables projets des inquiétudes et des dangers, n’a pas lieu d’être satisfait du retour de son père. […] L’injustice ne se borna pas à refuser au chef-d’œuvre de Racine les honneurs auxquels il avait droit ; on poussa l’aveuglement jusqu’à outrager et flétrir ce qu’on devait adorer : Athalie fut proclamée une mauvaise pièce, une pièce froide, ennuyeuse, où il ne s’agissait que d’un prêtre et d’un enfant. […] Nos gascons illuminés des derniers temps de la monarchie ont poussé à cet égard la jactance et les fanfaronnades jusqu’à l’excès le plus comique ; c’est précisément dans les plus violens transports de leur délire politique et moral, qu’ils se proclamaient modestement eux-mêmes les seuls hommes raisonnables qui eussent encore existé dans le monde ; à les entendre, on les avait attendus pour penser.

1212. (1908) Après le naturalisme

Mais parce que n’acceptant de loi que sa fantaisie, et poussé à l’exagération par haine du réel et de l’utilitaire il ne pouvait être que bizarrerie, étrangeté. […] Nous reprenons les choses au point où les Encyclopédistes les ont dû laisser, peu avancées, hélas, parce que cent vingt ans les ont poussées dans une voie différente, parce que les mêmes abus qu’ils voulaient supprimer se retrouvent aujourd’hui, aussi exorbitants, au profit d’une autre classe pareillement insatiable et non moins nombreuse. […] Ainsi tout l’effort initial — celui de notre génération — doit porter sur la faculté de raison et dans chacun, la pousser à fonctionner humainement. […] Une émotion forte les poussera davantage à la résolution.

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