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552. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan, le Trublet de la philosophie, ramasse, dans Kant, comme un bout de cigare fumé, l’impératif catégorique, ce petit fil d’archal de l’impératif catégorique que Kant a cloué entre les jambes de l’homme pour que, dans la suppression de Dieu, on pût comprendre quelque chose aux gesticulations de ce pantin. […] Ce qui importe, à moi, plus que ces détails, qui, d’ailleurs, passent trop vite sous nos yeux pour que nous puissions constater la valeur de chacun des grains de poussière qui composent cet incroyable tourbillon d’idées religieuses que l’avènement du Christianisme avait fait lever par toute la terre ; ce qui m’importe, à moi, c’est le nombre de ces idées religieuses ! […] Renan, et toujours du même diable, — d’un diable que nous avons vu tracassant de la queue et des cornes dans trop de livres, et toujours trop de la même manière, pour qu’il ne soit pas devenu un diable ennuyeux, d’amusant que tout diable doit être sous peine de n’être plus qu’un simple magot d’institut.

553. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

J’insistai pour qu’il reçût la moitié des bénéfices. […] Marcel Prévost d’apporter un léger correctif au mot Vierge, pour que ce mot qui représente l’innocence et la candeur devienne suspect, presque impudique. […] Mais il suffisait de causer un instant avec lui pour que cette impression s’effaçât. […] Sois bonne, essaie de l’être… pour que ses ailes soient légères, quand viendra la liberté ! […] dit le capitaine de Beaufort, assez haut pour que le Prince l’entendit, vous allez charger ; c’est bientôt dit, mais on a fait assez de bêtises aujourd’hui, pour que maintenant on prenne le temps de réfléchir.

554. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Pour qu’une œuvre poétique puisse avoir une influence vivante sur la sensibilité contemporaine, il est nécessaire qu’elle ait été touchée par les lèvres des femmes, que les femmes aient plongé en elle leur visage comme en une rose. Cette vivification a manqué à beaucoup d’œuvres poétiques, d’un art sincère et puissant, pour qu’elles se propagent. […] Pour que nos sensations odorales puissent s’ordonner, se classer, il faudrait qu’elles s’intellectualisassent, se fissent en nous « désintéressées » comme nos sensations auditives, que l’art a faites musicales. […] Son échine au hasard creuse un sillon potelé Et la hanche s’exagère pour que la cuisse se déboîte. […] Il faut, pour qu’un romancier évite ce qualificatif infamant d’immoraliste, qu’il sache montrer les inconvénients et les laideurs du vice.

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