En un mot, il avait la chance insigne d’être adopté, gâté, prêché, endoctriné, par l’une des plus glorieuses élites intellectuelles que pays ait jamais possédées, et il ne tarda guère à lui prouver qu’elle n’avait pas semé le bon grain sur des pierres ou parmi des épines. […] Il lui écrit qu’il a bien mérité de la perdre, pour ne pas avoir su l’honorer quand il la possédait, et pour l’avoir fait beaucoup souffrir. […] Cette espèce de dédoublement donnait lieu à des dialogues intérieurs dont nous possédons un échantillon authentique. […] Le poète emplumé croit posséder l’oiseau de ses rêves, assorti à sa couleur comme à son génie. […] Certaines de ses pièces possèdent « une grâce particulière et indéfinissable, une beauté comme celle du monde ancien, un quelque chose qui rappelle la perfection éolienne et ionienne ».

Mais le peuple lui-même, quand de père en fils il vénère quelque chose, possède l’essence de l’aristocratie. […] Imaginons tous les membres d’une société dépouillés de tout ce qu’ils pouvaient individuellement posséder et ramenés à « l’égalité » primitive, c’est-à-dire au dénuement absolu. […] Poète insuffisamment possédé par la poésie, Chateaubriand se jette dans les affaires avec la fantaisie ardente d’un poète. […] … N’y a-t-il rien de vrai, rien de solide dans la vie que cette divinité qui marche devant moi en détruisant tout sur son passage et en ne s’arrêtant nulle part. » Or qu’est-ce que cet homme possédé des furies ? […] Ainsi mordant à même au peu qu’il possédait, Il resta grand seigneur tel que Dieu l’avait fait.

L’élite des esprits sera moins brillante ; mille et mille esprits sortiront de leur indigence intellectuelle et, dans ce genre aussi, la petite propriété, héritant de la grande, deviendra le plus ferme rempart de la société, qui n’est mise en péril que par ceux qui ne possèdent rien dans le champ des connaissances et des idées. […] La cabine de lieutenant de vaisseau où il écrivit La Possédée et La Main coupée doit être hantée par l’esprit d’Edgard Poë, qui, du reste, a donné beaucoup à penser à la plupart de nos jeunes romanciers. […] Chacun connaît l’imagination de Mme Reybaud, le poétique entraînement de Mme Ségalas, le talent inventeur de la comtesse Dash, et ce précieux don que possède Mme de Ségur, providence bien-aimée des enfants. […] Sa muse possède La lente majesté du port et de la taille. […] Calemard de la Fayette les possède toutes deux, car il n’est pas, qu’on nous permette cette innocente plaisanterie, un agriculteur en chambre ; il connaît la campagne pour l’avoir cultivée : il a de vrais prés, de vraies vignes, de vraies fermes, de vrais bœufs.