Il admire également la clarté brillante d’un jour pur & serein, & les nuages orageux portés sur les aîles des tempêtes, & le calme auguste de la Nature qui se tait dans le fond des Forêts, & l’écho du Tonnerre qui du haut de son trône terrible & ténébreux, gronde avec majesté sous un Ciel déchiré par l’éclair, & le fleuve majestueux qui promenant lentement ses eaux, répete ses bords enchantés, & les vagues mugissantes qui frappent & blanchissent d’arides rochers de leur écume, & l’aspect magnifique d’un vaste & superbe Palais, & les débris antiques des colomnes renversées & rongées par la lime des tems. […] Je ne t’oublirai pas énergique la Bruyere, toi qui portas une vûe si pénétrante dans les replis du cœur humain ; en apprenant à me connoître, j’apprendrai à pardonner aux hommes ; mais quand la nuit étendra ses voiles sombres, que les mortels fatigués se livreront au repos, au milieu du silence des nuits, tu m’entraineras hors des limites du monde, audacieux Milton, un voile impénétrable couvroit ta paupiere, mais ton œil intellectuel apperçut cet esprit qui porté sur les eaux appella l’Univers de l’abîme du néant. […] Alors mes foibles accens rendus plus forts par la mâle éloquence de ce bienfaiteur de l’humanité iroient porter la honte & le remord dans le sein de leur persécuteurs ; alors l’Envie étonnée de se trouver sensible laisseroit tomber ses fléches empoisonnées ; & ses lâches Ministres réduits au silence, ne jouiroient plus du coupable plaisir de rabaisser un mérite qui les offusque.
Un même siècle n’a-t-il pas porté à la fois dans son sein le Talmud et l’Évangile, le plus effrayant monument de la dépression intellectuelle et la plus haute création du sens moral, Jésus d’une part, de l’autre Hillel et Schammaï ? […] Cela est si vrai que les institutions portent leurs plus beaux fruits avant qu’elles soient devenues trop officielles. […] Sitôt qu’un pays s’agite, nous sommes portés à envisager son état comme fâcheux.
Un tel fait surprend au premier coup d’œil dans Jean-Baptiste, et on est porté à le révoquer en doute. […] Tous les manuscrits portent Béthanie ; mais, comme on ne connaît pas de Béthanie en ces parages, Origène (Comment, in Joann., VI, 24) a proposé de substituer Béthabara, et sa correction a été assez généralement acceptée. […] Le rapprochement des versets 22 et 23 du chapitre ni de Jean, et des versets 3 et 4 du chapitre IV du même évangile, porterait d’ailleurs à croire que Salim était en Judée, et par conséquent dans l’oasis de Jéricho, près de l’embouchure du Jourdain, puisqu’on trouverait difficilement, dans le reste de la tribu de Juda, un seul bassin naturel qui puisse prêter à la totale immersion d’une personne.