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394. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Becque vit Les Corbeaux refusés au Vaudeville, au Gymnase, à l’Odéon, à la Porte Saint-Martin, à la Gaîté, à Clichy, à l’Ambigu. […] Cette France est la mienne, elle se porte bien, veuillez le croire ! […] Pour déterminer si l’intérêt que porte notre société à tout ce qui touche les planches est un indice de décadence ou de progrès, il faudrait pouvoir se prononcer sur la qualité de la production dramatique actuelle. […] Député Il y a théâtre et théâtre ; il existe des drames ou des comédies qui me paraissent parmi les plus rares chefs-d’œuvre de l’esprit humain ; j’ajoute tout de suite que ce n’est pas vers eux que se porte généralement « le goût de la société contemporaine » et que l’intérêt manifesté par le public pour tout ce qui touche les acteurs, les chandelles, les planches et les coulisses, n’a rien à voir, selon moi, avec la littérature, ni avec le développement intellectuel de notre civilisation. […] Jean Viollis Je vis sans doute hors de notre époque, puisqu’elle porte tant d’intérêt « au théâtre », à tout ce qui touche les chandelles, les planches et les coulisses.

395. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

Polias « qui protège les villes », Cledouchos « gardienne des clefs », Pylaïtis « protectrice des portes » : ses surnoms militaires la posent appuyée sur la lance, dans une attitude défensive, attendant l’ennemi sans le provoquer. […] Elle ne s’effraie pas non plus, la guerrière, qui porte sur son égide la tête coupée de Méduse. […] — « Elle a tué son mari et elle a tué mon père. » — « Oui, dit le Chœur, mais tu vis, et elle a expié par sa mort. » Oreste réplique par un trait qui porte : — « Pendant qu’elle vivait, pourquoi ne l’avez-vous pas poursuivie ?  […] — Mais voici qu’il engendre un fils qui voit tous les péchés que son père commet ; il les voit et n’agit pas comme lui… — Celui-là ne mourra pas pour le péché de son père, il vivra. — Et pourtant vous dites ; Pourquoi le fils ne porte-t-il pas le péché du père ? […] Tous s’accordent à le mettre à la porte du temple classique, depuis le pédant jusqu’au bel esprit, depuis Saumaise qui méprise en us, son « fatras », farrago, jusqu’à Fontenelle, qui l’appelle « une manière de fou ».

396. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Le courrier me connaissait parce que j’avais signé souvent son passeport pour les villes d’Italie ; il me dit que ses voyageuses s’appelaient madame Gay et mademoiselle Delphine Gay, sa fille ; que ces dames avaient regretté de ne pas me rencontrer à Florence ; qu’elles avaient des lettres de recommandation pour moi, et qu’elles espéraient me rencontrer à Rome ; puis, montant aussitôt sur son cheval tout sellé à la porte de l’auberge, il galopa sur la route des Cascades pour aller prévenir les deux Françaises que j’étais à Terni, et que j’allais bientôt les rejoindre à la chute du Vellino. […] « Lève-toi, me dit-elle, et reconnais en moi « La vierge des combats, le sauveur de son roi ; « Celle qui déserta sa tranquille chaumière « Pour suivre de l’honneur le périlleux chemin ; « Celle qui délivra la France prisonnière,             « Et qui porte encor dans sa main              « Et sa houlette et sa bannière. » …………………………………………………… Elle dit, et bientôt, du nuage voilée, L’héroïne s’enfuit sur la route étoilée. […] XXXII À dater de ce jour, elle ferma son cœur aux illusions et sa porte au monde ; elle ne vit plus qu’un petit nombre d’amis de toutes les fortunes. […] La porte de sa maison sur l’avenue des Champs-Élysées s’entrouvrit à un battant pour quelques amis. […] XXXIV Malgré le froid de la saison, une grande porte vitrée était ouverte sur une petite cour fermée de tous côtés par de hautes murailles.

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