Mais, en tout cas, nous nous convaincrons, je l’espère, que pour n’être pas une science, la critique n’en a pas moins ses méthodes ; et que, conséquemment, les jugements qu’elle porte sur les œuvres dérivent de quelque source plus haute que son caprice et que sa fantaisie. […] Vous connaissez les belles strophes, souvent citées : La terreur de son nom rendra nos villes fortes, On n’en gardera plus ni les murs ni les portes, Les veilles cesseront au sommet de nos tours, Le fer mieux employé cultivera la terre, Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guerre, Si ce n’est pour danser n’orra plus les tambours… Jamais encore — si assurément, dans les vers de Ronsard, ou de Desportes même, on avait senti passer des caresses plus légères, un frisson plus voluptueux, quelque chose de plus ailé, — jamais la poésie n’avait parlé chez nous une langue plus pleine, plus ferme, plus mâle, disons plus fière et plus forte de sa seule justesse… Mais ce n’est pas plus du poète que de l’homme qu’il s’agit aujourd’hui pour nous ; et ce que nous proposons d’étudier uniquement en Malherbe, c’est le versificateur, c’est le grammairien, c’est aussi le critique. […] Paul et Virginie porte certainement des traces de son époque : mais si Paul et Virginie n’avait pas été fait, on pourrait soutenir par toutes sortes de raisonnements spécieux et plausibles qu’il était impossible à un livre de cette qualité virginale de naître dans la corruption du xviiie siècle : Bernardin de Saint-Pierre seul l’a pu faire.
. — Voilà très certainement la conclusion que tirera du Tartuffe le public de Molière ; car enfin si la conclusion des Femmes savantes est bien clairement : « Fermez votre porte aux gens de lettres », il faut bien que celle du Tartuffe soit : « Ne l’ouvrez pas aux gens d’Église. » Et certainement, pour ce qui est de l’effet produit, ce qui précède est peu contestable. […] Enfin la loi que vous avez votée porte une telle atteinte à la liberté d’enseignement que cette liberté ne sera plus qu’un leurre, surtout pour les pauvres. » Mais déjà (commencement de 1904), une autre campagne anticléricale d’un tout autre genre avait commencé. […] L’Orient, pour des Français, est bien loin ; mais à nos portes, il y a l’Alsace.
Après avoir condamné les anciennes institutions religieuses, ils en ont admis d’autres sur lesquelles ils ont bâti des sociétés nouvelles ; et c’est après que les peuples ont contracté ce tempérament nouveau que la porte a été rouverte plus tard à l’ancien culte, qui, par désuétude, avait cessé de se faire craindre.