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954. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Je ne connais rien de plus méprisable en ce genre que les éloges qui lui furent adressés par l’auteur du poème latin de la Callipédie.

955. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

La plupart tombent dans le défaut que je signalais au commencement de cette étude : ils prennent le dictionnaire de l’art pour l’art lui-même ; ils copient un mot du dictionnaire, croyant copier un poème. Or un poème ne se copie jamais : il veut être composé. Ainsi ils ouvrent une fenêtre, et tout l’espace compris dans le carré de la fenêtre, arbres, ciel et maison, prend pour eux la valeur d’un poème tout fait. […] Les huit peintures, maritimes ou rustiques, qui doivent servir à la décoration d’un salon, sont de véritables poèmes pleins de légèreté, de richesse et de fraîcheur. […] Le sculpteur comprit bien vite tout ce qu’il y a de beauté mystérieuse et abstraite dans cette maigre carcasse, à qui la chair sert d’habit, et qui est comme le plan du poème humain.

956. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Une page oubliée au fond d’un journal devenu le jouet de la rage des vents, est-ce une si grande infortune lorsque tant de poèmes n’ont pas trouvé un acheteur ? […] Même Santeuil en avait demandé pardon à Bossuet dans un poème intitulé : Santolius pœnitens ; au frontispice du poème, on voyait l’illustre écrivain de Saint-Victor à genoux et la corde au cou… Bossuet sourit, et pardonna à Santeuil ; il garda rancune à Molière. […] Vie enchantée, à vingt ans ; le bonhomme Scarron, dans un livre qui ne vaut pas le bruit qu’il a fait dans son temps, a livré aux sarcasmes du bourgeois ce qu’il appelait Le Roman comique ; un grand poète, en revanche, a écrit, de nos jours, ce poème de la vie errante, et Wilhelm Meister et Mignon nous ont fait oublier La Caverne et la Rancune. […] Elle est empreinte de la première et éclatante jeunesse d’un poète dont la jeunesse est déjà un poème ! […] La langue nouvelle s’y montre dans tout son éclat, l’esprit dans toute sa verve, le dialogue dans la grâce et dans le naturel inimitable qui donne une si grande valeur au poème.

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