Il se joue cependant avec Catulle ; il s’applique déjà à Horace ; puis une bien autre ambition le tente, l’épopée elle-même, l’épopée moderne avec toutes ses difficultés et ses réalités positives, ennemies du merveilleux ; âgé de vingt ans, il ne voit là rien d’impossible : il compose donc son Washington ou la Liberté de l’Amérique septentrionale, et, choisissant le siège de Boston comme fait principal et comme centre de l’action, il achève un poème en douze chants dont on pourrait citer des vers honorables, et qu’il accompagne d’une préface modeste et judicieuse. […] Il faisait aussi, du pays et des montagnes, en vers descriptifs, un tableau qu’il appelait un peu ambitieusement Poème des Alpes. […] Dans l’espèce de pompe triomphale qui fut célébrée à Paris, lorsqu’on y reçut les trophées des arts venus d’Italie, les immortelles statues d’Apollon et de Vénus arrachées du Vatican ou de Florence, on avait chanté le Poème séculaire d’Horace : Ce fut un antique de plus dans cette cérémonie, et malgré l’infériorité de la traduction, a dit M.
C’est le fantôme évoqué par Victor Hugo dans ce vague et magnifique poème, Magnitudo parvi : Dieu cache un homme sous les chênes Et le sacre en d’austères lieux Avec le silence des plaines, L’ombre des monts, l’azur des cieux… Le pâtre songe, solitaire, Pauvre et nu, mangeant son pain bis ; Il ne connaît rien de la terre Que ce que broute la brebis. […] Ce mystère répandu dans tout le livre enveloppe un drame simple et violent, un drame de rapacité villageoise ; et ainsi M. de Glouvet a su donner pour ressorts à son âpre poème le sentiment le plus profond et la passion la plus forte des hommes qui vivent de la terre : la superstition et l’avarice ; l’une effarée jusqu’à l’hallucination l’autre exaspérée jusqu’au meurtre. […] Par là le drame s’agrandit encore, revêt par endroit une majesté de poème symbolique.
Les poèmes de Baudelaire et les comédies de M. […] Un de ses premiers livres, Édel, est un poème mélancolique et un peu naïf, et c’est surtout un poème très « chic ».