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301. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Je suis sûr que plus tard il lui arriva de regretter la table du bon Colletet, où, avec bien d’autres licences, il avait celle d’admirer à son aise Crétin, Coquillart, Guillaume Alexis, Martial d’Auvergne, Saint-Gelais, d’Urfé, voire même Ronsard198, sans craindre les bourrasques de Boileau. […] N’oublions point, toutefois, que bien des rapports d’inclinations et même de talent le liaient à Chapelle et à Chaulieu ; que, jusqu’au temps de sa conversion, il venait fréquemment deviser et boire sous les marronniers du Temple, à la même table où s’assirent plus tard Jean-Baptiste Rousseau et le jeune Voltaire ; et que ce dernier surtout, vif, brillant, frivole, puisa au sein de cette société joyeuse, où circulait l’esprit des deux Régences, certaines habitudes gauloises de licence, de malice et de gaieté, qui firent de lui, selon le mot de Chaulieu, un successeur de Villon, quoiqu’à dire vrai Voltaire n’eût peut-être jamais lu Villon, et que, pour un convive du Temple, il parlât trop lestement de La Fontaine… 196.

302. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

On y saisit bien à son point de départ et à son origine la moderne école philosophique qui est devenue plus tard l’éclectisme, et qui n’était encore à ce moment que le spiritualisme. […] Il n’était pas tel alors que plus tard, lorsque nous le revîmes en 1828, enhardi par les voyages, perçant jusqu’à l’Orient et embrassant la conquête du monde.

303. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Mais c’était un naturalisme profond et moral, un embrassement amoureux de la nature par l’homme, une poésie délicieuse, pleine du sentiment de l’infini, le principe enfin de tout ce que le génie germanique et celtique, de ce qu’un Shakspeare, de ce qu’un Goethe devaient exprimer plus tard. […] Ce fut quelque chose de très — analogue à ce qui se passa sous Néron, deux cent trente ans plus tard.

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