Ce héros de bal masqué, tué en plein bal masqué, par une de ces permissions providentielles qui semblent l’ironie du sort et parachèvent toute une destinée, ressemblait beaucoup à ces masques qui figurent deux personnes à la fois et réunissent, dans une opposition piquante, par exemple le profil d’un bel officier, à l’étincelant uniforme et au mâle visage, et le profil d’une femme en tous ses atours, pleine de langueur ou de coquetterie… Tel il fut dans sa vie, tel il apparaît dans l’histoire, cet homme plus étrange que grand à coup sûr, mais qui prend l’imagination par son étrangeté même ! […] Il se jouait de Dieu et des hommes dans une éloquence pleine d’eux qui allait au cœur… Tête vertigineuse, mobile et tenace, trait juste que Léouzon-Leduc a rencontré, je ne sais comment, suffisant sans scrupule, élégamment cynique, on le vit donner des spectacles presque comiques dans leur abaissement.
En élevant aux yeux de l’Angleterre cette coupe pleine et débordante de la gloire de Nelson, quelques gouttes en tombèrent et brillèrent un instant sur le front de Southey. […] Or c’était précisément un historien épique qu’il aurait fallu à Nelson, cet homme épique de grandeur, et cela n’aurait pas suffi : il lui aurait fallu un autre genre d’historien encore, celui-là qui sait regarder profondément au fond des cœurs pour débrouiller les sombres problèmes dont ils sont pleins, car Nelson fut romanesque aussi et même criminellement romanesque.
En élevant aux yeux de l’Angleterre cette coupe pleine et débordante de la gloire de Nelson, quelques gouttes en tombèrent et brillèrent un instant sur le front de Southey, Mais le temps les a bientôt séchées, et on n’en voit plus rien sur ce front qui fit illusion à ses contemporains, et qui ne fut jamais que physiquement épique, a dit justement Lord Byron. Or, c’était précisément un historien épique qu’il aurait fallu à Nelson, cet homme épique de grandeur, et cela n’aurait pas suffi : il lui aurait fallu un autre genre d’historien encore, celui-là qui sait regarder profondément au fond des cœurs pour débrouiller les sombres problèmes dont ils sont pleins ; car Nelson fut romanesque aussi et même criminellement romanesque.