Ceux qui ne l’aimaient pas l’appelaient la Célimène ou l’Anacréon de la philosophie, et plusieurs de ceux qui l’aimaient pensaient que les succès mondains, le désir d’étonner et de plaire l’amenaient à ne plus voir, dans la discussion des plus graves problèmes de la destinée humaine, qu’un jeu d’artiste et un exercice littéraire. […] Tous deux ont fait de la science la maîtresse de leurs pensées et de la vérité scientifique le but de leurs efforts ; tous deux ont travaillé à hâter le moment où une conception scientifique de l’univers succédera aux conceptions théologiques ; mais, tandis que Taine croyait pouvoir jeter les assises d’un système défini et posséder des vérités certaines et démontrables, sans se permettre de sortir jamais du cercle assez étroit de ces vérités acquises, Renan se plaisait, au contraire, aux échappées du sentiment et du rêve dans le domaine de l’incertain, de l’inconnu ou même de l’inconnaissable ; il aimait à remettre en question les résultats considérés comme établis, à prémunir les esprits contre une trop grande sécurité intellectuelle. […] — Évidemment, en prenant ce moment, déjà funèbre en lui, des obsèques de la nature, on craignait qu’en lui-même l’homme n’eût pas assez de douleur85. » Mais ailleurs le style devient d’une monotonie fatigante ; la Montagne offre des séries d’alexandrins : « Et le temps est venu — où la mort me plaît moins, — où je lui dis : Attends. — Parlé-je ainsi pour moi ?
Alors il sembla au joueur de harpe que rien ne lui plaisait plus dans ce monde.
— Mais très-bien, père Christel ; je me plais de plus en plus ici, je suis comme un coq en pâte ; votre petite Sûzel ne me laisse manquer de rien. » Si Sûzel se trouvait là, aussitôt elle rougissait et se sauvait bien vite, et le vieil anabaptiste disait : « Vous faites trop d’éloges à cette enfant, monsieur Kobus ; vous la rendrez orgueilleuse d’elle-même.