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334. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Dans la seconde partie de sa vie qu’il ne commence que tard, trop tard, et après bien des souffrances et des aigreurs, il n’est plus qu’un auteur et un homme de lettres, aspirant, sous un toit à lui, à dégager, comme il le dit, sa Minerve de son tronc rustique, et à mettre, s’il se peut, un globe à ses pieds ; sa véritable voie est trouvée. […] Après quelques études élémentaires de mathématiques, Bernardin, entré comme élève à l’École des ponts et chaussées, eut l’idée de servir dans le génie militaire : il y fut admis par une première méprise, mais il ne put jamais s’y faire accepter sur un pied d’égalité. […] Il recommença, peu après, la même faute dans un voyage qu’il fit à l’île de Malte, alors menacée d’un siège : il partit sans son brevet d’ingénieur-géographe, ne put s’y faire agréer sur un pied convenable, et s’en revint irrité et mécontent. […] Hennin, d’aller à pied de Paris à Versailles et d’en revenir de même, en choisissant à l’avance la lune qui quelquefois le trahit, a des paroles dignes d’un sage de l’Orient ou d’un ancien : Enfin j’ai cherché de l’eau dans mon puits ; depuis six ans j’ai jeté sur le papier beaucoup d’idées qui demandent à être mises en ordre.

335. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Nous voulons seulement ajouter aux recherches connues, aux documents publiés, l’inconnu et l’inédit, nous réservant de raconter d’un bout à l’autre, de peindre en pied, les personnages oubliés ou dédaignés par l’histoire. […] Préface de l’édition illustrée (1878)41 Les auteurs de ce livre ont eu la fortune de peindre en pied une Marie-Antoinette que les récentes publications des Archives de Vienne n’ont pas sensiblement modifiée. […] Elle ne négligera rien pour peindre l’humanité en pied. […] Les lettres que nous annonçons au public sont déjà recommandables, comme on le voit, par le nom des personnages qui les ont écrites, et dont nous possédons les originaux ; mais quand on apprendra qu’elles renferment tout ce qu’il y a de plus instructif à la fois, de plus original et de plus piquant ; quand on saura que la science, la politique, la littérature, y ont leur compte avec de nouveaux aperçus, quand on y verra le vieux philosophe Adanson, l’homme le plus scientifique et le plus profond qui fût jamais, s’enivrer des regards d’une Dervieux, et tourner le fuseau presque à ses pieds ; Noverre, déployer toutes les ressources de l’imagination la plus riche ; Mme Beaumarchais, effacer presque les Ninon et les Sévigné ; et cette brillante Sophie Arnould, parer tour à tour son style de tout ce que l’esprit a de folle gaieté, de tout ce que le cœur a de sentiments les plus exquis, révéler avec cet abandon séduisant toutes les petites indiscrétions du boudoir et nous initier aux mystères de l’alcôve, c’est alors surtout que nos lecteurs nous sauront gré de notre entreprise. 2 vol. in-8, 12 francs.

336. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Bourgeoisie et plèbe sont à pied. […] Moïse inassouvi, il contemplera éternellement — du haut des Allées Neuves — le Chanaan tant souhaité où s’épanouissent les couronnes comtales, — il n’y mettra jamais le pied ! […] et cela parce que « Tout Paris est aux Eaux. » Car, remarquez bien que, si Paris occupait son été à digérer la poussière du boulevard, — comme il a passé son hiver à prendre des bains de pieds dans la boue du macadam, — il n’y aurait pas moyen de couper en feuilletons hebdomadaires le Rhin de V.  […] …………………………………………………………………… Et, dans ces temps, Mirès et Rothschild prendront leurs repas au restaurant des Pieds humides !

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