…………………………………………………… …………………………………………………… Le fier Assuérus couronna sa captive, Et le Persan superbe est aux pieds de la juive. […] Dans un lieu séparé de profanes témoins Je mets à les former mon étude et mes soins ; Et c’est là que, fuyant l’orgueil du diadème, Lasse de vains honneurs et me cherchant moi-même, Aux pieds de l’Éternel je viens m’humilier, Et goûter le plaisir de me faire oublier. […] Aman tombe à ses pieds et porte sur elle ses mains suppliantes.
Rien de plus simple et de plus ingénieux que l’art de construire des cadrans, de tracer une méridienne, d’élever un gnomon, de construire des globes et des sphères ; des planisphères qui indiquent à chaque instant l’état du ciel, l’œuvre principale du Créateur, imité et réduit par la créature dans un espace de quelques pieds. […] C’est dans le laboratoire que sont contrefaits l’éclair, le tonnerre, la cristallisation des pierres précieuses et des pierres communes, la formation des métaux, et tous les phénomènes qui se passent autour de nous, sous nos pieds, au-dessus de nos têtes. […] Eschyle est épique et gigantesque lorsqu’il fait retentir le rocher sur lequel les Cyclopes attachent Prométhée et que les coups de leurs marteaux en font sortir les nymphes effrayées ; il est sublime lorsqu’il exorcise Oreste, qu’il réveille les Euménides qu’il avait endormies, qu’il les fait errer sur la scène et crier : Je sens la vapeur du sang, je sens la trace du parricide, je la sens, je la sens… et qu’il les rassemble autour du malheureux prince qui tient dans ses mains les pieds de la statue d’Apollon.
Une remarque qui est à faire, c’est que tout en s’opiniâtrant ainsi à ses admirations du xvie siècle jusqu’à faire tort à ses contemporains et jusqu’à résister à leur mérite, Gui Patin n’était pas de pied en cap un savant de cette vieille trempe : il n’était qu’un homme très instruit. […] Diafoirus dit en parlant de son fils : « Mais sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine. » Les créations comiques de Molière sont immortelles en ce qu’elles ont pied à tout moment dans la réalité.